A Limoges, le CHU autorise les visites dans ses deux EHPAD, Chastaingt et Rebeyrol, depuis le mercredi 29 avril. Un moment de partage entre les résidents et leurs familles très attendu, mais aussi très encadré.
Elle venait tous les soirs, alors du jour au lendemain, plus rien, c'est dur, éprouve Jacqueline.
Rester dans la chambre, pas voir ses enfants, ses petits-enfants, et ne pas sortir, ne pas venir à la maison, c'était une grosse punition, pour nous aussi, renchérit sa fille Christine
Des retrouvailles encadrées
Alors même si les conditions des retrouvailles sont drastiques : une demi-heure toutes les deux semaines, au rez-de-chaussée de la résidence (surtout pas dans les chambres), séparées par un plexiglas, donc sans aucun toucher, Jacqueline s'en contente : "déjà de la voir, c'est réconfortant !"
Au-delà des conditions sanitaires mises en place pour éviter toute contamination, d'autres mesures ont été instaurées, pour le bien-être psychologique des personnes âgées, car ces rencontres peuvent provoquer un choc émotionnel.
Les retrouvailles sont pleines d'émotion pour les familles, les résidents, et ça peut entraîner un choc émotionnel et donc il faut un accompagnement par des psychologues pour préparer les visites, mais aussi après les visites, indique le professeur Achille Tchala, chef du pôle gérontologie clinique au CHU de Limoges
Des visites irremplaçables
Mais quelles que soient les conditions, le bilan est sans appel : rien ne remplace les visites des proches. L'isolement des personnes âgées peut avoir de grosses conséquences sur leur santé et leur moral.
On constate au bout de six semaines un syndrôme de vieillissement chez tout le monde, nos résidents perdent l'appétit, on mange de moins en moins, on a de plus en plus de difficultés pour se lever le matin et quand on communique par téléphone ou par skype, on a des conversations de moins en moins animées, estime Jean-Pierre Desvilles, fils d'un résident et Jean-Pierre Desvilles - president Conseil de la vie sociale dans les EHPAD du CHU de Limoges
Alors que le CHU de Limoges n'avait ouvert les accueils dans les EHPAD de Chastaingt et de Rebeyrol que depuis 24 heures, les établissements avaient déjà recensé les demandes de visites de 130 familles.