Coronavirus : le Limousin est-il prêt à faire face ?

Alors que le monde médical en appelle à des mesures plus drastiques pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, le Limousin est-il prêt à faire face ? A quoi doit-on s'attendre dans les prochaines heures, les prochains jours. Nous faisons le point. 

Ce lundi 16 mars, la France se réveille avec des enfants contraints de faire classe à domicile et avec des commerces non-essentiels fermés. Le 1er tour des municipales, marqué par une forte abstention, n'est plus vraiment dans toutes les têtes. Seule la tenue du second tour pose question. 
 

Une journée particulière ?

 L'Élysée a rappelé, dimanche 15 mars, qu'aucune mesure de confinement n'a été prise dans l'immédiat mais la situation pourrait évoluer d'heure en heure. Emmanuel Macron prendra la parole ce lundi soir à 20 heures.
 

La situation est inquiétante et exceptionnelle. On est vraiment dans une crise sanitaire aujourd'hui et demain. On a besoin de coordonner l'ensemble des éléments pour ralentir au maximum cette pandémie.

 


"Restez à la maison !"

Quelles que soient les décisions à venir, la communauté médicale se prépare. Certains spécialistes évoquent une propagation exponentielle du Covid-19, des mesures plus drastiques ne sont pas prises et en appellent à une mobilisation citoyenne massive. Une information que nous confirme le professeur François Vincent : "Le confinement, c'est la protection, la mesure essentielle que nous prenions tous collectivement aujourd'hui. Ce confinement va éviter le brassage du virus. Il se transmet d'homme à homme, il ne se transmet pas tout seul. Le confinement, c'est LA condition essentielle pour limiter cette pandémie, autrement, le cycle de s'arrêtera pas".

Le professeur Vincent n'est pas le seul à militer en ce sens. L'hypothèse d'un confinement pour endiguer l'épidémie de coronavirus "me semble souhaitable", a affirmé dimanche 15 mars sur franceinfo Jérôme Marty président de l'UFML, l'un des syndicats de médecins libéraux.
 
La priorité de protéger les autres et de se protéger afin de ne pas saturer les services de santé qui seraient alors dans l'obligation d'agir comme en Italie : dans les provinces les plus touchées, les médecins sont contraints de "choisir" les patients à mettre sous respirateur.
 
Alors que "seuls" 9 cas de coronavirus ont été confirmés sur l'ensemble des trois départements (Corrèze : 5 - Haute-Vienne : 2 – Creuse : 2), les habitants du Limousin ne peuvent plus faire l'impasse sur les mesures qui sont ou qui seront décidées en raison de la circulation très active du coronavirus, au risque d'aggraver la situation et de la rendre incontrôlable.  
 

Le confinement de la population aurait pour objectif de limiter drastiquement les contacts sociaux. L'approvisionnement alimentaire serait maintenu, sans risque de pénurie et les déplacements limités au strict nécessaire, tout cela, sans doute, dans des conditions sanitaires plus exigeantes qu'actuellement. Déja, en fin de semaine dernière, le président de la République et le Premier ministre avaient rappeler la nécessité de la distanciation sociale, mais les consignes n'avaient pas totalement été respectées par les Français. 

Le Limousin est-il prêt à faire face ?

C'est un peu comme une veillée d'armes. Au CHU de Limoges, les personnels se préparent à une augmentation d'hospitalisations des cas graves et c'est la même situation à Brive, à l'heure qu'il est, les deux centres ne sont pas débordés. Mais la situation au niveau national se dégrade très vite. L'enjeu est de pouvoir prendre en charge les cas les plus graves qui risquent d'être plus nombreux que le nombre de lits disponibles. La chance du Limousin, c'est d'être en retard sur cette épidémie  (l'enclavement, cela a parfois du bon !), ce qui permet aux soignants de mieux se préparer.

Pas de saturation dans les services hospitaliers

Tout un étage du Centre Hospitalier Universitaire de Limoges sera réservé aux malades du Covid-19. Tous les appareils de respiration artificielle seront utilisés, même ceux des blocs opératoires.
Il y aura une coordination mise en place avec la médecine de ville et la polyclinique de Limoges devrait prendre en charge les urgences hors coronavirus.  
 "L'ensemble du territoire est mobilisé", précise François Desville, médecin urgentiste à la polyclinique de Limoges, "le CHU est en première ligne avec la capacité d'absorber les malades Covid-19. Les autres établissements seront sollicités dans un second temps. Les malades ne doivent pas se rendre dans une structure hospitalière sans avis médical afin de ne pas saturer les services d'urgences dans les prochains jours".  

 
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