Trois jours de procès démarrent ce lundi 19 juin 2023 aux Assises de Haute-Vienne à Limoges. Celui d'une femme, d'origine brésilienne, accusée du meurtre, en novembre 2019, d'un homme qu'elle fréquentait depuis trois ans. L'homme, un sans-abri d'origine portugaise, est mort après avoir reçu deux coups de couteau au thorax.
C'est un procès pour meurtre qui s'est ouvert ce lundi 19 juin 2023, à la Cour d'Assises de Haute-Vienne à Limoges. Celui d'une femme âgée de 50 ans, d'origine brésilienne, soupçonnée d'avoir asséné deux coups de couteau au thorax à son compagnon. Cet homme, qu'elle fréquentait de manière épisodique depuis trois ans, un sans-abri d'origine portugaise est mort suite à ces coups.
Le procès doit durer trois jours et permettra de faire la lumière sur ce qu'il s'est passé, il y a presque 4 ans dans un appartement du centre-ville de Limoges.
Rappel des faits
Les faits se sont déroulés le 21 novembre 2019 dans l'appartement de l’accusée, situé place du poids public, au centre-ville de Limoges. Âgée de 46 ans à l'époque, elle entretenait, depuis trois ans, une relation chaotique avec un sans-abri de 37 ans. Une relation sur fond d’alcool, de drogue pour lui et de violences pour les deux. L’accusée a reconnu avoir bu, ce soir-là, six bières. Après une dispute, elle aurait asséné deux coups de couteau au thorax à son compagnon, des coups qui se sont avérés fatals.
Au fil des interrogatoires, l’accusée est confuse : tour à tour agitée et abattue, elle dit ne se souvenir de quasiment rien et s’être retournée et avoir retrouvé son ami à terre, ensanglanté. Pour l’avocate de la défense, il manque une pièce au puzzle. Certes, l’accusée a appelé les secours, mais les voisins l’avaient fait également une heure avant, parlant d’une forte dispute entre trois personnes. Des circonstances que la suite du procès devrait éclairer. Pour des faits de meurtre sur conjoint, l’accusée encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Jour 1 : enquête de personnalité et médecin légiste
Ce matin, l'audience était consacrée à l'enquête de personnalité. L’accusée a eu une enfance difficile au Brésil : violée par son père et ses trois frères dès l’âge de trois ans, elle a travaillé, fait des ménages dès 4 ans. Sa mère a été assassinée par son père, à la hache, en pleine nuit quand elle avait 10 ans et elle a eu un fils à 15 ans. Un contexte social compliqué, qu’elle porte à son arrivée en France en 2010. Sans emploi, prostituée, elle se lie avec un SDF d’origine portugaise dont elle partage la langue. Une relation tumultueuse, sur fond d’alcool et de violences réciproques, se noue entre eux.
"Malheureusement, c’est assez classique : une relation toxique, sur fond d’alcool entre deux personnes un peu perdues, qui se sont retrouvées sur leur langue natale. Des expatriés arrivés en France qui malheureusement ont connu des tumultes de la vie chacun de leur côté", explique Me Guillaume Laverdure, avocat de la partie civile, représentant du frère et de la soeur de la victime. De son côté, l'avocate de la défense ne s'exprimera pas dans la presse avant le verdict.
L'après-midi, était consacré à l'audience du médecin légiste. Mardi, au deuxième jour de procès, ce sera au tour de la soeur de la victime de témoigner, ainsi que les experts psychiatriques.