"Nous recherchons des infirmier(e)s et des aides soignant(e)s en renfort". Face à la crise sanitaire, le CHU doit recruter sur les réseaux sociaux. Cette situation est loin d’être isolée.
Le phénomène est général : selon une étude de la Fédération Hospitalière de France, 80 % des hôpitaux sont en "recherche active de renforcement de leurs effectifs".
La crise sanitaire provoque à la fois une surcharge de travail, et elle fait augmenter le nombre d’arrêts maladie.
Conséquence, le CHU de Limoges lance un appel au renfort. Selon la directrice des ressources humaines, Laetitia Jehanno, il s’agit de "créer un vivier, et de susciter des solutions ponctuelles". En effet, 220 membres du personnel ont été testés positifs par le laboratoire de l’hôpital.
A la clinique aussi
La situation est la même à la Polyclinique à Limoges, qui a déjà fait revenir des jeunes retraités, pas dans l’unité Covid, mais pour renforcer les autres services et permettre au personnel de souffler.
Le directeur Thomas Roux évoque des "tensions fortes", avec 55 salariés positifs depuis mars, mais 45 rien que depuis début octobre.
Des difficultés anciennes
Selon la représentante CGT du CHU de Limoges, Florence Metge-Bureau, "Les congés décalés ou supprimés, cela existe depuis des années et ça s’accentue à cause de l’épidémie." Concrètement, il y a à l’hôpital plus de places disponibles que de candidats à l’embauche.
Le CHU de Limoges confirme que ce phénomène est bien réel, même si la campagne de recrutement de 2020 a été plutôt efficace. Mais ça ne s’est pas vu... à cause de l’épidémie.
Les attentes du Ségur
Pour la CGT, le problème vient des conditions de travail et des rémunérations.
Sur ce point, le Ségur de la Santé, organisé par le gouvernement, apporte des avancées, avec notamment une augmentation des salaires de 183 euros par mois pour les personnels paramédicaux et non médicaux.
Insuffisant selon les syndicats qui demandaient 300 euros, et pour les salariés des cliniques privés qui toucheront 20 euros de moins.
Le Ségur prévoit aussi la création de 15 000 postes en France pour assurer les besoins en recrutements et en remplacements. Mais en attendant, le manque de personnel se fait bien sentir, et la fin des tensions n'est pas pour demain.