Covid-19 : la pression hospitalière monte au CHU de Limoges

Alors que la barre des 6000 patients en réanimation pour Covid vient d'être franchie en France, le CHU de Limoges n'a jamais accueilli dans ce service autant de patients atteints par le virus. L'unité Covid se réorganise pour accroître ses capacités d'accueil.

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La France se dirige vers un déconfinement progressif, et pourtant, au niveau hopitalier, la situation reste très critique. Y compris dans un département comme la Haute-Vienne, jusqu'ici plutôt épargné par l'épidémie de Covid-19.
Jusqu'ici, car depuis la mi-avril, la Haute-Vienne est le département de Nouvelle-Aquitaine qui affiche le taux d'incidence (nombre de cas pour 100 000 habitants sur une semaine) le plus élevé : 326,6 à la date du 23 avril.
Dans le département, le taux de positivité des tests de dépistage atteint 10,9% (contre 10% au niveau national).

Un record en réanimation

Cette évolution se ressent bien évidemment au niveau des services hospitaliers. Le nombre de personnes diagnostiquées Covid admises en réanimation en Haute-Vienne n'a jamais été aussi élevé : 30 patients à la date du 26 avril 2021, alors que l'on en dénombrait 20 lors du pic de la première vague il y a un an.


Ce chiffre concerne les patients Covid admis en réanimation au CHU de Limoges, mais aussi ceux hospitalisés en soins critiques à Saint-Junien et Saint-Yrieix-la-Perche. 
Au CHU de Limoges, 24 personnes atteintes du SARS-Cov2 sont à ce jour admises en réanimation, alors que le service, dans sa configuration habituelle, ne compte que 22 lits. Mais depuis la première vague, l'hôpital s'est réorganisé. Huit lits supplémentaires de réanimation ont été ouverts au sein de l'unité Covid, et huit autres au service de soins intensifs. Ce qui porte la capacité totale à 31 patients (7 lits du service de réanimation étant réservés aux autres pathologies).

Le CHU de Limoges dispose donc encore d'une petite marge de manoeuvre mais elle reste étroite. Car ces lits supplémentaires nécessitent du personnel qu'il faut faire venir d'autres services.
Le directeur général adjoint du CHU, Jean-Christophe Rousseau, reconnaît que la situation devient tendue : "Lors de la première vague, les activités d'hospitalisation non urgentes étaient suspendues. Aujourd'hui, on a un niveau d'activité Covid supérieur à la première vague, auquel s'ajoute une activité normale de proximité et de recours qui est celle du CHU, et qu'il faut prendre en charge également."

De nouveaux lits en service Covid

Les hospitalisations Covid, hors réanimation, sont aussi en augmentation : elles concernent 124 patients en Haute-Vienne aujourd'hui, en hausse constante depuis un mois. Le niveau de la deuxième vague est presque atteint, si l'on exclut le pic du cluster de l'hôpital Chastaingt en novembre dernier qui avait fait subitement gonflé les chiffres.


Pour s'adapter, le CHU de Limoges a ouvert vendredi dernier un nouveau secteur de 7 lits au sein de l'unité Covid qui en compte déjà 21. Les autres patients contaminés étant hospitalisés dans le service des maladies infectieuses et/ou en soins de suite.

L'unité Covid, installée au troisième étage du CHU, a été créée ex-nihilo lors de la première vague. Elle fonctionne grâce au redéploiement du personnel hospitalier venu d'autres services. "C'est une unité melting-pot", explique Anne-Laëtitia Hiez, l'une des cadres de santé du service, "Là, nous venons d'ouvrir une aile avec le renfort des personnels de neurochirurgie. Depuis le début, c'est le service SHS (soins hautement spécialisés de chirurgie digestive) qui est mobilisé, avec le renfort depuis octobre de l'orthopédie et du pôle de clinique médicale, parfois même de l'hôpital mère-enfant. A chaque fois qu'il est possible de libérer du personnel, ils viennent nous aider. Il y a beaucoup d'entraide et de solidarité. On travaille avec des personnels qui ont montré une capacité d'adaptation extraordinaire."

Des capacités d'adaptation qui ont leurs limites et pourraient être mises à mal par un nouvel afflux important de patients.

 

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