"Dacoury, le grand 7", l'histoire intime du roi du basket français

De Limoges à Rio en passant par la Côte d’Ivoire, le film de Rébecca Boulanger raconte l’histoire d’un sportif au grand cœur, un passionné perfectionniste, devenu « Flying Dac », ou tout simplement « Dac » pour les intimes

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"Flying Dac"

Richard Dacoury est l'un des sportifs les plus titrés tous sports d'équipes confondus. Athlétique, vertical, adroit et besogneux au rebond comme en défense il fait partie des rares Français de l'époque avec Apollo Faye ou Hervé Dubuisson qui aurait pu prétendre à la ligue américaine NBA. Il fera pourtant toute sa carrière dans l'élite du basket français (N1A-ProA) jusqu'en 1998 avec également au compteur, 160 sélections sous le maillot tricolore. Véritable bâtisseur des succès historiques et oniriques du CSP Limoges, il oeuvre 18 années sous le maillot vert puis jaune pour hériger un palmarès vertigineux : 4 titres européens dont le plus prestigieux en 1993 - 8 titres de Champion de France et 7 Coupes de France. Il obtient un ultime titre de Champion de France avec le Paris Saint-Germain en 1997 au lendemain de sa séparation douloureuse avec le CSP qu'il avait et qui l'avait tant aimé

Il faudra attendre la reprise du Limoges CSP par son ami Frédéric Forte et la remontée en Pro A de 2010 pour que le Dac retrouve officiellement les travées de Beaublanc. Bien plus que de simples retrouvailles cette soirée le fait définitivement entrer dans la légende du club. Comme le #32 de Julius Erving ou de Magic Johnsonle mythique numéro 7 porté tout au long de sa carrière est retiré. Suspendu et scellé à jamais au palmarès du Cercle Saint-Pierre. 

Durant son absence l'adoration pour le Dac ne s'est jamais tarie. Elle grandit et se transmet. Lui qui s'était vu confier 15 ans plus tôt les clés du royaume de la porcelaine aura, au-delà du sport, tellement fait rayonner cette province si souvent raillée, que tout un peuple voue à son roi Richard un amour inconditionnel et une reconnaissance éternelle.


Du silence à la lumière

Si au début des années 90 la discipline est déjà olympique, elle entre dans l'ère du sport-buisiness. Les droits de retransmission dépassent ligues et frontières et font le bonheur des chaines à péage. Au milieu de cet engouement, le championnat de l'irréductible Pro A fait de la résistance. Le service public diffuse encore des matchs de saison régulière et de phases finales. En 1992 le monde découvre ce qui se fait de mieux avec la "Dream team" de Michael Jordan au JO de Barcelone. En 1993 Limoges offre un sacre européen au basket français à une heure de grande écoute.  Ce 15 avril, le duo de commentateurs André Garcia et Patrick Montel fait vivre à la France entière "un moment d'extase absolue" et quand les mots manquent, le Dac est tout autant inspiré dans la raquette qu'au micro des chaines télévisées. 
Patrick Montel :

Dès que la lumière s'allumait, Richard avait tout de suite le mot, la phrase qu'il fallait

À tel point que trois ans plus tard, Richard Dacoury s'envole pour les Jeux d'Atlanta comme consultant basket auprès de France Télévisions. L'année 1998 une rupture partielle du tendon d'Achille marque brutalement la fin de la carrière de l'éternel Dac. À 39 ans l'homme public, le coéquipier, le capitaine, le leader charismatique se referme alors sur lui dans un silence que seuls ses proches savent interpréter.
Laurence Dacoury son épouse : 

Il ne savait plus comment exister au regard des autres parce-qu'il n'était plus basketteur

Il met alors à profit ce repli pour décrocher un master de marketing sportif à l'ESSEC. Rapidement Coca-Cola lui propose de devenir consultant pour la marque et lance "Le sport ça me dit" pour "reconnecter les jeunes à un mode de vie actif". Parallèlement sa collaboration en tant que monsieur basket du service public se poursuit. Sydney, Athènes, Pékin, Londres et dernièrement Rio lui offrent la possibilité de "Donner aux autres la même passion que moi" dit-il.
 


Un homme d'honneur entouré de femmes

En 1965 son père Joseph est arrêté et emprisonné à tort pour des raisons politiques. Richard a 6 ans, il doit quitter précipitamment la Côte-d'Ivoire avec ses soeurs ainées Cathy, Florence et leur mère Francine. Arrivé en France, le Dac est poussé vers des activités sportives pour lui "procurer des figures masculines". Au-delà, sa maman veut faire de lui "un homme d'honneur" comme l'était son grand-père fusillé en 1942 par les Allemands.
Cet accomplissement arrive en juin 1994 quand Richard Dacoury reçoit la Légion d'honneur pour sa carrière et les valeurs qu'il véhicule. Il fait alors de nouveau la fierté de sa mère mais également de ses filles, au nombre de 5. Même si pour elles se construire dans l'ombre d'un géant n'a pas été simple. Les déplacements, le manque de disponibilité et la distance ont laissé des traces que "Flying papy" compense dès qu'il le peut à mesure que lui-même renoue avec le pays de son enfance. Les liens entretenus avec son ancrage familial sur place, notamment son oncle Louis homme politique engagé et garant de la mémoire des Dacoury, l'aident aujourd'hui dans sa quête d'identité personnelle.
 

 

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