Prix abordables, d'avantage d'espace, la nature, le logement en Limousin à une carte à jouer pour attirer de nouvelles populations et des entreprises qui voudraient quitter les grandes métropoles
Voir, mais sans toucher. C’est une des consignes depuis lundi pour les visites d’appartement ou de maison. « Quand je suis avec des clients, masqués, c’est moi qui ouvre les portes, les placards » explique Bastien Delage dont l’agence boulevard Fleurus à Limoges a repris son activité lundi.
Quand un logement est meublé, on est très prévenant pour ne rien toucher, ne rien déplacer. Dans un endroit vide, c’est plus simple, pas de problème de distanciation physique. Sinon, quand je fais tout seul des états des lieux, je désinfecte systématiquement les clés. raconte-t-il tout en préparant les rendez-vous de la semaine
Quant au marché, pour le moment il n’est pas inquiet. Différentes études et sondages sont en effet plutôt rassurants. Selon le site Empruntis, courtier en ligne, 84 % des personnes qui avaient un projet immobilier avant le confinement pensent le poursuivre. En effet, si la crise sanitaire a engendré un certain nombre d’incertitudes, les projets de la grande majorité des sondés ont juste été décalés dans le temps et ne sont pas pour autant annulés.
On verra la solvabilité des français dans quelques mois, mais pour reprendre un terme à la mode, le logement c’est un bien de première nécessité, donc c’est la priorité. Ce que l’on voit déjà depuis que l’on a repris l’activité commerciale le 11 mai , ce sont des locataires qui vivaient sans balcon, qui maintenant chercher à changer pour louer un appartement avec balcon, avec un accès sur l’extérieur » explique Dominique Renaudie, président de l’observatoire de l’immobilier pour la Haute-VienneLa demande ne faiblit pas. En tout cas pour le moment. IL y a quelques visites virtuelles, mais c’est symbolique. Quand on veut acheter un bien rien ne vaut la visite sur place" constate Dominique Renaudie, président de l’observatoire de l’immobilier pour la Haute-Vienne
Autre effet de l’après épidémie, près de la moitié des personnes interrogées pensent que les prix des logements vont baisser. Avantage pour le Limousin, les tarifs restent très raisonnables (autour de 1400 euros le mètre carré en ville, 1 000 voire moins en zone rurale) et sont donc toujours attractifs. Un futur acquéreur sur deux reprendra son projet dès le 11 mai détaille Seloger, site spécialisé dans les annonces immobilières. Ses responsables analysent avec précision l’évolution des recherches, et pour le Limousin, elles sont très parlantes.Et ceux qui vivent en appartement, se tourneraient bien vers une maison avec jardin. On ressent tout de suite les conséquences du confinement sur la demande immobilière
Preuve que la tendance de futures installations à la campagne par des urbains, notamment venant de la région parisienne est bien réelle. L’épidémie de coronavirus pourrait accélérer l’envie de cadres de quitter une vie trop stressante pour le calme des zones rurales ou l’achat d’un bien est très attractif. Jusqu’à 8 à 10 fois moins cher le mètre carré entre Limoges et Paris. Bastien Delage « espère », pour le marché de l’immobilier local, une arrivée de nouvelles populations, « attirées aussi par le télétravail qui se développe. Ce qu’il faut surtout c’est que nos élus se battent pour attirer des entreprises françaises qui voudraient profiter de cette épidémie pour relocaliser en France leurs bureaux, leurs activités. En Limousin, il y a de la place, de l’espace, des terrains. L’A20, par exemple, est un atout. C’est notre carte à jouer ».Sur les deux dernières semaines, le constat est flagrant nous l’avons remarqué: le volume de recherches sur les trois départements Creuse, Corrèze et Haute-vienne est en hausse par rapport à 2019 sur les maisons ET les appartements : plus 16% pour les maisons et plus 19% pour les appartements, explique Séverine Amate, directrice des relations médias de Seloger
Dominique Renaudie le confirme :
Le Limousin, nouvelle terre de conquête immobilière post-déconfinement ? A confirmer dans quelques mois.Dans les enquêtes, les études avant la crise, le triptyque des envies des futurs acquéreurs, c’était : un logement plus grand, proche de la nature, avec un grand jardin et à des prix abordables. Notre territoire offre tout cela. Il y a encore quelque temps, la proximité entre son activité et son logement était classée devant le critère de la nature. Aujourd’hui c’est clair, la nature, l’espace est passé devant !