Depuis trois ans, cent-trente locataires de la résidence Jolibois, à Bellac (Haute-Vienne), sont régulièrement privés de chauffage et d'eau chaude. Leurs charges ne cessent pourtant d'augmenter. Leurs protestations auprès du bailleur social restent sans effet.
Chaque matin, c'est le même rituel. Les bras chargés, Philippe traverse son appartement pour déplacer son chauffage d'appoint dans la salle de bain. Depuis trois ans, dans la résidence Jolibois, à Bellac, ce geste est devenu une habitude : pour affronter les coupures d'eau chaude et ne pas trop grelotter, les locataires s'équipent, s'adaptent, mais ne décolèrent pas. "Déjà, des fois, on ne prend pas notre douche parce que l'eau est trop froide, raconte le locataire. Donc on est obligé d'attendre."
Les cent trente habitants concernés ont alerté à plusieurs reprises leur bailleur social, l'Odhac 87, au sujet de radiateurs défectueux et de coupures régulières d'eau chaude. Leurs signalements demeurent sans effet, selon eux. Philippe a également contacté l'entreprise mandatée pour faire les réparations... en vain : "Cette société privée, cela fait trois fois que je l'appelle, trois fois qu'ils viennent, trois fois qu'ils me disent la même chose : on ne peut rien faire, il y a de la boue dans les tuyaux. Voilà !"
On paye cent-soixante-quatre euros de chauffage, mais on est obligé d'acheter du pétrole
Rose-LisonLocataire
Une autre locataire, Rose-Lison, a, elle aussi, investi dans un chauffage d'appoint au pétrole pour se préparer à l'hiver. Pour elle, cette situation s'avère d'autant plus insupportable que les charges ne cessent d'augmenter ! "On paye cent soixante-quatre euros de chauffage, mais on est obligé d'acheter du pétrole pour se chauffer, donc à la longue, ça fait quand même des grosses factures", soupire-t-elle.
Un projet de chaufferie au bois prévu pour... 2026
De son côté, le bailleur social assure comprendre la colère des résidents. Il promet de limiter l'augmentation des charges locatives, sans pour autant apporter de solutions concrètes. "Notre rôle de bailleur social, c'est aussi de faire la chasse aux augmentations de charges pour les locataires, explique Frédéric Picard, le directeur de l'Odhac 87. C'est le cœur de notre métier de minimiser ces charges. On a un conseil d'administration [ce jeudi 29 octobre], on va en parler pour prononcer quelques dégrèvements sur ce secteur-là, qui est touché depuis longtemps."
Pour pallier ces déconvenues, à Bellac, un projet de chaufferie au bois est d'ores et déjà acté. Problème : la construction ne s'achèvera pas avant 2026.