Multirécidiviste, il avait créé un faux profil de jeune fille pour attirer ses victimes grâce à un jeu vidéo sur internet. Une centaine de mineurs, en grande majorité des garçons, ont été contactés. Un procès qui met en lumière les risques encourus par les jeunes sur les réseaux sociaux et la nécessité des actions de prévention.
Jugé en comparution immédiate, un jeune homme de 22 ans, multirécidiviste, a été reconnu coupable des faits de corruption et de détention d'images à caractère pédopornographique. Placé en détention provisoire après sa garde à vue, il a été condamné à deux ans d'emprisonnement ferme par le tribunal correctionnel de Limoges.
Très défavorablement connu des services de police et de justice, l'auteur des faits avait déjà été interpellé en 2022 pour les mêmes raisons avant d'être libéré.
Saisis par le Tribunal Judiciaire de Limoges, les enquêteurs de la sûreté départementale ont trouvé, au cours de leur perquisition, des photos et des vidéos pédopornographiques, sur plusieurs supports numériques.
Un mode opératoire bien connu des enquêteurs, une pratique très dangereuse pour les mineurs
Après audition, les services de police découvrent un mode opératoire très utilisé par les cyberpédophiles. Ces derniers usent souvent de faux profils et approchent les jeunes, voire les très jeunes victimes par le biais de jeux en ligne, utilisés comme des réseaux sociaux.
Ici, le pédocriminel se faisait passer pour une jeune fille. Il avait réussi à se rapprocher de garçons, âgés de 13 à 16 ans. La police, dans son communiqué, révèle un mode opératoire extrêmement dangereux pour ces jeunes mineurs : "Une fois ses futures victimes attirées, il ne tardait pas à demander des « nude » et des vidéos de masturbation via des réseaux sociaux type « snapchat »". Pour mettre en confiance ses victimes, il leur disait qu'il ne faisait jamais de capture d'écran. Il préférait prendre des clichés de ses écrans pendant que les jeunes victimes dévoilaient leur intimité. Au total, une centaine de mineurs, en grande majorité des garçons, ont été contactés. La police ayant retrouvé des vidéos et des photos concernant une trentaine de jeunes adolescents.
Un scénario, malheureusement connu, qui encourage les forces de l'ordre à communiquer afin d'alerter sur les risques encourus par les jeunes sur les réseaux sociaux. La police multiplie donc les actions dans les établissements scolaires, pour faire de la prévention et pour rappeler qu'en France, un mineur de moins de treize ans ne peut théoriquement pas accéder aux réseaux sociaux.
Une peine de prison ferme et une amende de 4 000 euros
Pour ses actes, l'homme a donc été condamné à deux ans de prison ferme. Il devra subir un suivi socio-judiciaire pendant cinq ans, avec injonction de soins. S'il ne respecte pas cette dernière mesure, sa peine sera alourdie de cinq ans d'emprisonnement. En outre, il a interdiction d'entrer en contact avec ses victimes. Il ne pourra pas non plus pratiquer une activité bénévole ou professionnelle, en lien avec des mineurs, pendant cinq ans. Enfin, au titre du préjudice moral, il devra s'acquitter d'une amende de 4 000 euros auprès de trois victimes.