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"Nous n'avons toujours aucune nouvelle, donc je ne peux rien en dire." Plainte pour harcèlement, incivilités, fiscalité : l'entretien d'Emile Roger Lombertie

À la veille du conseil municipal de Limoges, le maire de Limoges était l'invité du journal régional ICI19/20 en Limousin. Il s'exprimait, pour la première fois, sur la plainte pour harcèlement qui le vise ainsi que deux de ses adjoints et sur l'enquête préliminaire ouverte par le Parquet de Tulle (Corrèze). Le maire a également évoqué les questions de fiscalité et d'insécurité.

Il s'exprimait pour la première fois, ce mardi soir, sur cette affaire qui a été dévoilée par nos confrères du Monde le 17 février dernier. Une plainte enregistrée officiellement la veille, 16 février 2024, "pour harcèlement moral et signalement au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale, de faits susceptibles de relever d'autres qualifications pénales". 

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Cette plainte pour "harcèlement moral et une autre infraction pouvant être qualifiée d'agression et de harcèlement sexuel" visant le maire de Limoges, mais également deux de ses adjoints, Jean-Marie Lagedamont et Catherine Mauguien-Sicard, a suscité d'importants remous : vingt-deux élus de Limoges métropole ont notamment signé une tribune de soutien aux victimes présumées.

Que sait le maire de la plainte ?

Sur notre plateau ce mardi soir, le maire nous répond qu'il a "appris ça par la presse comme Catherine Mauguien-Sicard et Jean-Marie Lagedamont, que nous n'avons toujours aucune nouvelle, donc je ne peux rien en dire."

À la question de Fabrice Bidault : 'vous êtes psychiatre de formation, vous êtes bien placés pour savoir ce qu'est un ressenti douloureux d'une personne en face de vous. Vous n'avez jamais rien ressenti lors de ces réunions à la communauté d'agglomération de Limoges ?' le maire de Limoges répond : "Si vous voulez parler de la douleur que j’ai ressentie à de multiples reprises dans des réunions où on me demandait de me taire et de signer en bas d’une page, oui ça m’est arrivé fréquemment."

Fabrice Bidault : Et pour vos interlocutrices, interlocuteurs en face de vous, jamais ? 

E. R. Lombertie : "Vous savez, les interlocuteurs, pour qu’il y ait harcèlement, il faut qu’il y ait action répétée, délibérée, systématique, là n’est pas le cas." 

Le dossier a été délocalisé à Tulle (Corrèze). Suite logique dans cette affaire : l'ouverture d'une enquête préliminaire (sous contrôle du parquet donc) nous a été confirmée. À ce stade de la procédure, François Tessier, procureur de Tulle, nous a fait savoir qu'il ne préciserait "ni les services en charge de l'enquête, ni les chefs retenus". Le procureur dispose de trois mois légalement pour apporter une décision sur les suites de l'affaire : classement sans suite ou ouverture d'une information judiciaire.

Demande de "protection fonctionnelle"

Ce mercredi soir 20 mars, lors du conseil municipal, le maire de Limoges doit demander - pour lui et ses adjoints - la protection fonctionnelle des élus, à la suite de l'ouverture de cette enquête. 

Selon la loi, les élus locaux bénéficient d’un régime de protection qui s’apparente à la « protection fonctionnelle » des agents publics. Ce dispositif répond à trois types de situation :

  • lorsque l’élu local est victime d’un accident dans l’exercice de ses fonctions
  • lorsque l’élu ou ses proches subissent des violences ou des outrages résultant de la qualité d’élu local
  • lorsque l’élu local fait l’objet de poursuites (civiles ou pénales) pour des faits se rattachant à l’exercice de ses fonctions ou lorsque sa gestion est contrôlée par la chambre régionale des comptes

"Je demande la protection fonctionnelle et je l'accorde au moins une fois par semaine en moyenne pour les agents de la ville qui sont agressés, menacés, qui sont calomniés, nous explique le maire de Limoges. Il est prévu pour les élus que cette protection fonctionnelle puisse être mise en œuvre. Dans la mesure où nous n'avons aucune idée, ni à la fois de qui sont nos accusateurs, ni quelles sont les accusations portées, nous ne mettrons pas en route la protection fonctionnelle : je demanderai le principe et nous étudierons le principe. Mais demain soir (mercredi, NDLR) il y aura quelqu'un d'autre qui recevra la protection personnelle, une autre collègue qui elle a été agressée à Limoges et pour laquelle la protection se mettra en œuvre naturellement, je l'espère. 

Incivilités, insécurité, fiscalité

Lors de cet entretien, Fabrice Bidault a évoqué également les questions d'incivilités dans le quartier du champ de Juillet, le maire de Limoges réagit "nous avons une montée de la violence, de l'insécurité qui est réelle partout en France. Nous en discutons entre collègues et j'ai bien conscience des difficultés que ça représente. Ce quartier est connu depuis des dizaines d'années. Il y a toujours eu de la prostitution, j'avais pris un arrêté qui a été cassé par les associations qui les défendent. J'en discute régulièrement avec Monsieur le préfet et le DDSP et nous allons nous repencher là-dessus. Depuis 2020, nous avons mis en place l'augmentation de la présence de la police municipale et de la police nationale."

Dernier point évoqué : la fiscalité. Les impôts vont-ils augmenter cette année ? "Non, cette année, je le répète, nous avons fait les économies nécessaires", précise le maire. 

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