Le mis en examen, qui a reconnu en garde à vue avoir tué et enterré la jeune Lotoise de 20 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Les premières constatations révèlent une pluralité de coups au niveau de la face, dont au moins un avec une arme contondante. Le point sur l'affaire à retrouver dans cet article ainsi que la déclaration du maire de Beynat et de l'avocat du mis en examen.
Il était la dernière personne à l’avoir vue à la sortie de la boite de nuit La Charrette à Brive-la-Gaillarde.
Face aux preuves présentées lors de la garde à vue par les enquêteurs (sac à main de la victime retrouvé brûlé à l'extérieur de son domicile, l'audition du témoin qui a entendu le téléphone sonner dans la voiture, les traces de sang dans le véhicule, celles mal nettoyées à son domicile), le mis en cause a reconnu quelques heures avant l’issue de sa garde à vue, en présence de son conseil, avoir tué Justine Vayrac, alors qu’ils se trouvaient tous deux à son domicile après un rapport sexuel qu’il dit consenti.
Il a indiqué, sans donner de précision, lui avoir donné un coup de poing qui aurait causé la mort. Il aurait ensuite amené le corps en lisière de la propriété familiale avec son véhicule, puis l'aurait enterré à l’aide d’un engin agricole.
De retour à son domicile, il aurait tenté d’effacer les traces de sang et brûlé le sac à main de la jeune femme.
"Une pluralité de coups"
Sur les lieux, les enquêteurs ont d’abord identifié une zone d’enfouissement ce jeudi. Le juge d’instruction et le Procureur se sont déplacés en fin de matinée lorsque les fouilles ont débuté et ont permis la découverte d'un corps.
D'après les premières constatations effectuées, tout indique qu'il s'agit du corps de Justine Vayrac. Les premières constatations révèlent une pluralité de coups au niveau de la face, dont au moins un avec une arme contondante.
Des expertises sont ordonnées pour éclairer la personnalité du mis en cause, pour savoir si des stupéfiants ont été consommés. Une autopsie sera pratiquée dans les meilleurs délais pour identifier formellement la personne de Justine Vayrac et déterminer la cause de la mort, la nature des violences subies et la présence éventuelle de substances étrangères dans le sang.
Une information judicaire a été ouverte des chefs de viol, séquestration sans libération volontaire avant le 7e jour et meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime. La peine encourue est la réclusion criminelle à perpétuité. Le mis en examen a été placé en détention provisoire.
Agé de 21 ans, il n'a jamais été condamné par la Justice mais il avait déjà été mis en cause dans une procédure de destruction par moyen dangereux et dégradation. Dans le cadre de cette procédure, il avait été mis en examen et placé en détention provisoire jusqu'au 12 avril 2021. Il faisait l'objet depuis cette date d'une mesure de contrôle judiciaire dont il respectait les obligations. (incendie de hangar).
"Le droit au silence"
Après cette mise en examen pour plusieurs chefs d'accusation, Michel Labrousse, l'avocat du mis en examen s'est exprimé :
"Le principe qui a été retenu par le parquet est celui de la plus haute qualification pénale. Mon client a fait des déclarations très limitées, puisqu'il a gardé le droit au silence. (...) On a une instruction qui va durer au moins 18 mois. Des mesures d'enquêtes techniques vont être ordonnées, psychologiques, psychiatriques, de médecine légale, qui vont permettre de faire la lumière sur ce dossier. C'est un drame, on en est tous convaincus. Ce jeune homme a fait des déclarations, et maintenant l'instruction va nous expliquer les raisons pour lesquelles il est passé à l'acte. (...) Je pense que ce jeune homme n'a pas encore bien pris conscience de ce qui s'est passé. "
Le maire de Beynat s'exprime pour la première fois
Jean-Michel Monteil s'est exprimé en tant que "maire et citoyen bouleversé par ce drame". Ses premières pensées sont allées à la famille de Justine, son enfant, ses parents.
"J’ai conscience qu’aucun mot ne pourra apaiser leur douleur".
Selon lui, la population étant sous le choc, il a annoncé dès ce vendredi 9h30, la mise en place d'une cellule d’urgence médico-psychologique à la mairie de Beynat, avec l'aide de la préfecture pour écouter les gens qui le souhaitent.
"Cette tragédie va laisser des traces dans l'esprit de nos concitoyens."
Il a également salué le travail de la police, de la gendarmerie et des services de secours qui ont tout mis en œuvre pour retrouver Justine.
Il a enfin eu des mots pour la famille du mis en examen qui vit sur la commune : "Je ne peux m’empêcher de penser aux parents, j’imagine leur désarroi et leur stupeur."
Il a ensuite répondu à quelques questions des journalistes présents : "il ne posait pas de problème dans la commune jusqu’à aujourd’hui. C'est une famille qui est très connue de Beynat, le grand-père avait été adjoint à la mairie. C'est une famille qui est très impliquée dans la vie associative notamment dans le football. Il (le mis en examen) était au comité des fêtes, une personne toujours volontaire. (...). Oui, à l'école, il était turbulent, mais on n'a jamais eu de problème avec lui.
À Brive, la discothèque La Charrette ferme 5 jours
Les responsables de la discothèque l'ont annoncé sur leur page de réseau social, après le drame survenu après une soirée dans l'établissement, le dimanche matin 23 octobre : les portes resteront closes pendant 5 jours par solidarité pour Justine Vayrac et sa famille.
"La Discothèque la Charrette sera exceptionnellement fermée du jeudi 27 octobre au lundi 31 octobre inclu par solidarité avec Justine et sa famille. L’ensemble du personnel s’associe à l’émoi provoqué par ces événements tragiques."