Comme partout ailleurs, les quartiers prioritaires sont touchés par le fléau de la drogue à Limoges. Le trafic est très organisé à Beaubreuil et la Bastide, mais beaucoup moins au Val de l'Aurence.
Puisque l'omerta règne dans les quartiers dits sensibles, il est compliqué d'obtenir des informations sûres et confirmées sur la manière dont est organisé le trafic de drogue à Limoges. Les informations que l'on peut obtenir sont à chaque fois parcellaires et la police n'est pas toujours en mesure de les confirmer.
Ce trafic proviendrait de trois quartiers : Beaubreuil, la Bastide et le Val de L'Aurence. L'organisation est à chaque fois très différente
Beaubreuil
La zone pavillonnaire et les alentours de la rue Rhin Danube sont réputés assez calmes. Et chacun sait que c'est aux abords de l'allée Fabre d'Eglantine que se concentre le trafic de cannabis.
Ce dernier est organisé et hiérarchisé, avec des dealers protégés par des guetteurs. Les équipes changent régulièrement, car harcelées par la police qui procède à des interpellations.
Le trafic est également perturbé par des mineurs incontrôlables qui agressent les policiers et provoquent des remous.
Les clients viennent de l'ensemble du département de la Haute-Vienne et même d'au-delà.
Selon nos informations, les véritables organisateurs du trafic appartiendraient à deux familles originaires du même village, en Algérie. Ce qui n'a jamais pu être prouvé officiellement par la police.
Il faut dire que personne n'a vraiment intérêt à parler dans un quartier dans lequel les trafiquants manient la carotte et le bâton. Un service d'ordre se chargerait de faire taire les plus bavards. La police a interpellé plusieurs individus ces derniers mois.
Les enquêteurs n'ont cependant pas pu nous confirmer l'existence d'un système d'entraide dans le quartier. Les plus démunis trouveraient régulièrement des paniers de provision devant leur porte.
À noter que l'on trouve aussi de la drogue de synthèse à Beaubreuil, et que des filles sont maintenant recrutées pour jouer les charbonneuses (dealers).
La Bastide
Certains habitants de la Bastide constatent que leur quartier est désormais beaucoup plus calme. La mise en service de la passerelle et la démolition de quelques barres d'immeuble ont contribué à ouvrir le quartier.
Mais la police a surtout démantelé le dernier point de deal.
Le trafic n'a pas pour autant cessé. Les dealers travaillent dorénavant par internet, livrant directement les clients à domicile. Et selon certains observateurs, "les affaires n'ont jamais été aussi bonnes".
Les trafiquants de la Bastide utiliseraient aussi une main d'œuvre très bon marché : celle des sans-papiers qui vendent dans le quartier Carnot.
Ceux qui organisent les économies souterraines de la Bastide et Beaubreuil se connaitraient bien. Ils sont, selon nos informations, originaires de la même région d'Algérie.
Le Val de l'Aurence
Il existe deux points de deal au Val de l'Aurence. Ils sont très loin d'être aussi organisés qu'à Beaubreuil ou la Bastide. "Rien à voir avec une hiérarchie pyramidale" selon Yannick Salabert, le directeur de la police.
Nos observateurs nous assurent : "ce sont les pieds nickelés de la drogue à Limoges. Ils sont très désorganisés.", chacun essayant de faire mieux que l'autre.
Au Val de l'Aurence, on trouve du cannabis, mais aussi des drogues de synthèses.
Les nombreux trafiquants essaient de capter la clientèle des autres quartiers, ce qui peut engendrer des échauffourées. Ces derniers temps, il a été constaté que le Val de L'Aurence essayait d'investir de nouveaux points de deals dans d'autres quartiers, comme celui des Portes Ferrées.
