60 000 euros d'amendes, la sanction est tombée pour le promoteur en charge d'un projet immobilier qui ne voit toujours pas le jour, rue de la boucherie, située dans le centre historique de Limoges. Un échafaudage bloque la rue et l'accès aux commerces, après l'incendie de trois immeubles en 2018.
Chez "Galipettes et Roudelous", on ne joue plus ! Émilie Boulesteix, la gérante du magasin de jouets vient d'obtenir gain de cause devant la justice : le promoteur en charge du projet immobilier du "Clos Aurélien" est condamné à lui verser 60 000 euros d'indemnités pour trouble anormal de voisinage. En cause : les travaux qui s'éternisent dans la petite rue pavée de la boucherie, en plein centre historique de Limoges. En 2018, un incendie a dévasté trois immeubles à colombages de bois, incendie qui a fait une victime. Depuis, les travaux s'éternisent, voire s'enlisent, avec en point d'orgue, un échafaudage gigantesque.
Cette imposante armature bloque la quasi-totalité de la rue de la boucherie et les commerçants riverains n'en peuvent plus. Il faut faire avec les bruits, lors du passage des piétons sur la tôle, les vibrations de l'édifice, le manque de lumière... et de visibilité pour les commerces.
Passer sous cet échafaudage, c'est glauque!
Emilie BoulesteixGérante du magasin de jouet rue de la boucherie
Émilie Boulesteix se bat pour sortir de cette situation depuis trois ans. Il faut dire que l'accès à la boutique n'est pas facile: il faut franchir cette passerelle de tôle puis passer sous l'échafaudage avant d'entrer dans le magasin, avant d'accéder à ce paradis des jouets, c'est l'enfer... Émilie Boulesteix en a informé la mairie et bien sûr le promoteur du chantier de reconstruction, en vain jusqu'à cette décision judiciaire sanctionnant le promoteur.
60 000 euros d'indemnisation
Le tribunal de commerce de Limoges a estimé à 60 000 euros le montant de l'indemnisation versée à la gérante du magasin par le promoteur du chantier. C'est une satisfaction pour Émilie Boulesteix, même si elle estime qu'elle ne couvre pas la totalité des pertes financières subies par son échoppe. En 2023, pour la première fois depuis 17 ans, son commerce était déficitaire. Un petit aménagement a été effectué en juillet 2024, une partie de l'échafaudage a été enlevée, mais l'accès au magasin de jouet, surtout avec les poussettes, est toujours aussi compliqué. La vie des commerçants comme celle des résidents de la rue de la boucherie est suspendue à ce chantier qui n'en finit pas. Les riverains se plaignent du bruit constant, de la saleté qui s'accumule dans l'armature de l'échafaudage.
L'ambiance "village médiéval" est très écornée
L'esprit de la rue de la boucherie est dénaturé par cette verrue. Le chantier de construction, "le Clos Aurélien" s'enlise, "dans l'attente d'un déblocage juridique et financier" selon le quotidien "Le Populaire". Douze appartements de standing et deux boutiques doivent y trouver leur place. Mais depuis juillet, plus aucuns travaux engagés, le chantier est gelé.
Du côté de la mairie de Limoges, pas de commentaires sur cette décision du tribunal de commerce, ni sur l'arrêt des travaux, l'équipe municipale estime qu'il s'agit un chantier privé. L'échafaudage est planté au milieu de la rue pavée pour de nombreuses semaines encore.