L’enseignement musical va piano. Du conservatoire à rayonnement régional de Limoges jusqu’aux petites écoles locales, beaucoup de cours se font à distance, et la rentrée de septembre inquiète. Mais le confinement a aussi donné lieu à de belles initiatives... 

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Si certains élèves retrouvent enfin leur établissement scolaire, l’enseignement musical reste très perturbé par les mesures sanitaires liées à l’épidémie de Covid.

Arnaud Aguergaray, le délégué du Syndicat National des Enseignants et Artistes pour la Nouvelle Aquitaine, nous dévoile un décret daté de ce mardi 12 mai : 

A tous les collègues qui se voient convoqués pour des cours en présentiel ou pour toute autre activité, les conservatoires ne peuvent être ouverts durant cette période, même par mesure dérogatoire.

 

Locaux pas toujours adaptés


Dans beaucoup d’écoles de musique, les mesures de protection sanitaires seraient en effet difficiles à mettre en œuvre. 

Pour Raymond Baury, directeur de l’école des Gueules Sèches à Limoges, la désinfection des locaux demanderait trop de moyens : 

Il faut de l’argent, du personnel, on ne peut pas avoir quelqu’un pour nettoyer derrière chaque élève.

Claudia Vandaud est présidente des parents d’élèves du conservatoire de Guéret, en Creuse. 
Selon elle, le quotidien d’une école de musique n’est pas vraiment adapté à la distanciation physique :

Souvent, les parents laissent les enfants sur le pas de la porte ; ces enfants sont jeunes, ils touchent à tout à l’intérieur en attendant leurs cours, ils se promènent dans les couloirs…

 

Question... de postillons


Se pose aussi la question des distances de sécurité entre élèves et professeurs.

Jean-Yves Guy-Duché dirige l’école de musique d’Ambazac, en Haute-Vienne. 
Il est flûtiste, et connaît bien les risques liés à son instrument en période d’épidémie : 

Des études montrent que les postillons des instruments à vent partent sur 4 ou 5 mètres…

Et comme beaucoup d’enseignements sont basés sur le chant, il y a un autre écueil :

Il y a eu des problèmes dans des chorales de l’Est de la France, où même avec un éloignement entre les chanteurs, il y a eu de la transmission.

 

Enseignement virtuel


Dans ce contexte inédit, beaucoup de professeurs optent pour l’enseignement à distance, avec des cours en vision conférence ou des envois de fichiers vidéo. 

Damien Royannais, directeur du conservatoire de Limoges, salue le travail de ses équipes :

Il y a eu un super engagement des professeurs. 

Concernant le résultat pédagogique, son bilan est mitigé :

Les nouveaux outils permettent d’appréhender la pédagogie différemment : le fait de s’enregistrer et de se voir donne à l’élève un recul nouveau. On passe parfois plusieurs heures pour filmer 30 secondes acceptables. On se rend mieux compte du fond du travail. En revanche, les bases de l’enseignement ne peuvent pas se faire à distance. Le rapport à l’autre et le relationnel sont très importants. 


La situation a aussi permis aux élèves de l’école de musique de Noblat, en Haute-Vienne, de s’illustrer sur les réseaux sociaux : 
 

Des examens repoussés


La musique est un plaisir, mais l’apprentissage d’un instrument permet aussi de passer des diplômes. Dans ce domaine, la politique peut varier selon les sites. 

Au conservatoire de Limoges, les élèves en fin de cursus voient leurs examens repoussés à la rentrée : octobre pour les examens pré professionnels, et novembre pour les examens de fin de cycle amateur. Pour les autres niveaux, il y aura une évaluation continue. 

À Guéret, trois élèves devraient passer leur examen de fin de 3e cycle dans un auditorium. Au programme : flûte, piano et trompette. Mais tous les intervenants seront positionnés à plus de 10 mètres des musiciens.
 

Quelle situation en septembre ?


Même s’il est impossible à ce jour de dire comment va évoluer l’épidémie, des questions se posent pour la rentrée : le coronavirus sera-t-il à l’origine d’une baisse des vocations ?

Adrien Giuge, professeur de tuba et directeur de l’école de musique de l’harmonie municipale de Limoges, est plutôt rassurant :

Je pense qu’on aura peu de désertion, parce que les gens qui nous suivent sont vraiment motivés. Nous sommes très proches. 

Damien Royannais est plus prudent :

Ce qui me fait le plus peur, c’est le fait qu’on ne soit pas en mesure de revoir nos élèves avant l’été. Les gens qui étaient limite vont avoir tendance à nous quitter. Le lien est plus difficile à conserver. Mais il est aussi étonnant de voir que certaines personnes en difficulté montrent pendant le confinement qu’elles sont capables de faire les choses différemment. 

L’épidémie ne pourrait-elle pas au contraire donner des idées et des envies, pour s’occuper utilement en apprenant la musique lors d’un éventuel nouveau confinement ? Le directeur du conservatoire de Limoges raconte :

Au début du confinement, deux personnes nous ont adressé un message parce qu’elles voulaient démarrer.

Les inscriptions au conservatoire de Limoges pour les nouveaux élèves redémarrent en tout cas le 18 mai…
 
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