Les élections régionales approchent, nous allons choisir une majorité avec des compétences importantes en matière d'emploi et de formation professionnelle. Comment s'organisent ces formations ? Quel peut-être le poids des décisions politiques ?
Chaque année, 2 500 personnes sont formées par l'AFPI Limousin.
Il s'agit une association créée par des entreprises, pour coller aux besoins.
Profils variés
Dans les locaux de Limoges, au milieu des étincelles, nous avons rencontré Hervé Ducher, 46 ans, un ancien chauffeur routier en reconversion pour raisons de santé, qui prépare depuis février un diplôme de soudeur reconnu par l'industrie métallurgique.
Pendant sa formation, il fera aussi un stage en entreprise qui débouchera peut-être sur un emploi.
Nous avons aussi croisé un tout autre profil, Lucas Rochelet, 20 ans. C'est la première fois qu'il apprend un métier, et sa formation se déroule dans des conditions sécurisantes, avec un revenu de 450 euros par mois.
Appels d’offres
Pour organiser ces formations, l’AFPI a répondu à un appel d’offres de la région.
Céline Tricard, conseillère "Sourcing" du pôle formation de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM), explique : "Les formations ouvertes aux demandeurs d’emploi sont financées par la région Nouvelle-Aquitaine, avec un co-financement du fonds social européen. Ce sont des formations assez onéreuses."
15% du budget régional
Pour comprendre le poids de la formation professionnelle, il faut regarder quelques chiffres.
Selon les données fournies par la région Nouvelle-Aquitaine, sur un budget de 3,2 milliards d’euros en 2021, la formation professionnelle pèse près de 525 millions d’euros. 35 millions d’euros sont consacrés au soutien à l’investissement et 490 millions d’euros au fonctionnement.
Concernant, la plus grosse partie, le fonctionnement,
- 71% du budget permet le développement des actions de formation et le soutien aux apprenants,
- 9% du budget va au financement de dispositifs d’accès à la formation et à l’emploi, et à l’évolution professionnelle,
- 20% du budget est dédié au financement des formations sanitaires et sociales et à la sécurisation des parcours des apprenants (bourses étudiantes).
Choix politiques
Au-delà de cette compétence, la région peut aussi avoir ses propres initiatives.
A Limoges, un nouveau campus des formations sanitaires vient de voir le jour. Il va regrouper les formations des infirmières, des aides-soignantes, des ambulanciers ou encore des kinésithérapeutes. Le financement de ces formations est une compétence régionale, mais pas le chantier qui a coûté à la collectivité 8 millions d'euros.
Si la formation professionnelle dépend de la région, la place qu'on lui accorde dans le budget ou les choix d'investissements sont des orientations politiques qui peuvent faire débat. Plusieurs choix sont possibles.
Les électeurs pourront trancher en allant voter le 20 juin.