En Limousin, comme partout, les aléas climatiques de ces derniers mois ont des effets sur la végétation. Dans les jardins, on constate les dégâts et les changements.
Des feuilles qui tombent. Rien d’extraordinaire à cette saison. Sauf qu’avec la sécheresse de cet été, ce phénomène naturel est arrivé beaucoup plus tôt. Dès le mois d’août, certains arbres avaient perdu jusqu’à 30% de leur feuillage. C’est ce qu’a constaté Raymond Mazérolas. Ce passionné haut-viennois a créé il y a 22 ans un vaste « Jardin aux oiseaux » à Couzeix, près de Limoges. Et pour cet observateur avisé, les effets des conditions climatiques anormales se voient tous les jours. Les couleurs chatoyantes et automnales sont apparues ainsi plus tardivement.
Pour l’instant, on a un jardin peu coloré, alors que d’habitude c’est à partir du 15 octobre qu’on trouve de belles couleurs.
Raymond Mazérolas, propriétaire du Jardin aux Oiseaux
Un peu plus loin, un liquidambar montre aussi des signes de souffrance: il s’est mis « en mode survie » en produisant beaucoup de graines pour se reproduire, au cas où il mourrait.
Plus inquiétant, avec la chaleur de ces derniers jours et les pluies douces du début du mois, certaines plantes se croient au printemps et redémarrent un nouveau cycle. Résultat, des bougeons réapparaissent: "Ça c’est pas très bon, parce que si on a un hiver froid derrière cette sécheresse, l’arbre ne va pas apprécier du tout et il risque de mourir définitivement".
Quelles solutions pour résister?
Pour tenter de limiter les dégâts de cette météo de plus en plus compliquée, quelques astuces sont à garder. Le bon vieux paillage (au moins sur 10 cm) permet d’atténuer les effets des forts contrastes de températures.
Dans la durée, le choix de nouvelles plantations pourra aussi jouer sur l’état du jardin. A la fête des plantes qui se déroulait ce dimanche 23 octobre 2023 à Saint-Junien, les visiteurs commencent à changer leurs habitudes. Exit les hortensias qui nécessitent beaucoup d’eau. « Je pense qu’il faut travailler avec beaucoup de plantes qui résistent à la sécheresse », explique un horticulteur.
Certains amoureux des plantes sont plus fatalistes :
Je pense qu’on va arriver bientôt à passer à deux saisons bien distinctes, avec entre les deux un printemps et un automne discrets
Odette Caraminot, collectionneuse du Jardin de la Ganille
Pas sûr que Dame Nature apprécie complètement. En attendant, les nombreux visiteurs de cette dernière fête des plantes de l’année ont profité des 22 degrés de ce dimanche.