Energie. Face à des boulangers pris à la gorge, le gouvernement dégaine le report et l'étalement des cotisations sociales

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Chez ce boulanger de Limoges, le prix du beurre et du sucre pèse beaucoup sur la production de la traditionnelle galette
Les boulangers de plus en plus asphyxiés par la hausse du prix de l'énergie craignent la perte de leurs affaires. La première ministre Elisabeth Borne annonce qu'ils pourront « demander le report du paiement de leurs impôts et cotisations sociales ». En Haute-Vienne, l'annonce peine à convaincre. ©Colyne Rongère / France Télévisions

Les boulangers craignent la perte de leurs affaires face à la flambée des prix de l'énergie. La Première ministre Elisabeth Borne annonce qu'ils pourront « demander le report du paiement de leurs impôts et cotisations sociales ». En Haute-Vienne, l'annonce peine à convaincre.

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Imaginez une France sans baguette. Impossible ? Pourtant, c’est ce que craignent certains professionnels pris à la gorge par la flambée des prix de l’énergie.

Quand il enfourne son pain ce jour-là, Julien Deluret, propriétaire d’une boulangerie à Aixe-sur-Vienne, pense et repense à sa facture d’énergie reçue en novembre dernier. Avec une addition particulièrement salée : 20.000 euros de plus que l’année précédente. Un crève-cœur.

« Le montant de la facture a été multiplié par 10 ! C’est impressionnant ! Bientôt, on va être sans boulangerie, alors que la baguette est passée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis novembre ! », raille dans un mot d’esprit le boulanger. 

 

Aujourd’hui, Julien Deluret ne peut pas régler ses charges. Il a donc bloqué ses virements dans l’attente d’explications de son fournisseur d’énergie.

Car le bouclier fiscal ou encore l’amortisseur électricité sont autant d’aides gouvernementales dont ce professionnel ne bénéficie pas.

« Aujourd’hui, on est tous un peu dans le flou. On ne sait pas comment on va faire », s’exaspère-t-il. Résolu, il parle avec des mains qui ont beaucoup pétri la pâte. « Moi, je combattrai jusqu’au bout pour pouvoir sauver mon entreprise. Parce que j’ai tout misé dedans et mon envie est d’avancer dans la vie. J’ai une équipe avec moi. On combat, et on combattra tous les jours pour y arriver », prévient le chef d’entreprise.

Pour l’instant, peu avare de sacrifice, il a décidé de ne pas répercuter la hausse des prix sur ses produits.

"Le plus parlant pour nous, ça reste le beurre et le sucre"

À une dizaine de kilomètres de là, à Limoges, Olivier Chabal ne subit pas de la même manière l’envolée des prix de l’énergie. Cet autre boulanger a négocié son contrat d’électricité il y a deux ans, pour une durée de cinq ans. Malgré tout, même s’il a anticipé, il n’échappe pas à la flambée des prix des matières premières.

« Le plus parlant pour nous, ça reste le beurre et le sucre. On entend beaucoup parler de la farine, mais la farine, ça fait déjà quelque temps que ça a augmenté. Mais la hausse des prix du sucre et du beurre est venue se surajouter à nos problèmes. Pour un produit comme la galette par exemple, on est très impacté, car pour le fabriquer, on a besoin de la farine, de beurre à foison et pour nous, ces hausses sont très lourdes de conséquences », se désole le boulanger.

Des conséquences importantes sur les prix : 10% de plus sur la galette des rois, 30 sur celui des croissants en un an et demi.

 

Face à la double peine des boulangers, les fournisseurs d’énergie s’engagent à leur permettre de résilier les contrats en cas de hausse « prohibitive ».

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