Epidémie de grippe : "On est plein tout le temps", témoigne le président de SOS médecins à Limoges

La France entière est en phase épidémique de la grippe. La Nouvelle-Aquitaine n’est pas épargnée. Même si les consultations pour syndrome grippal chez SOS Médecins sont en légère baisse cette semaine, les patients sont toujours nombreux et le pic n’est pas encore atteint.

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Depuis la mi-janvier, l’Hexagone est en phase ascensionnelle de l’épidémie de grippe avec en majorité la circulation du virus de la grippe A. Selon les dernières données de Santé Publique France Nouvelle-Aquitaine, en semaine 5 – qui couvre la période du 29 janvier au 4 février – la courbe connaît un léger fléchissement : l’épidémie accélère moins vite. En revanche, elle n’est pas terminée : selon Laurent Filleul, épidémiologiste au sein de Santé Publique France dans notre région, le pic n’a pas encore été atteint.

En outre, les passages à l’hôpital sont légèrement en hausse, atteignant cette semaine 3.2% alors qu’ils étaient de 3% la semaine dernière. De même, les hospitalisations après passage aux urgences augmentent passant de 3 à 3.1%. À l'inverse, les patients qui consultent dans les associations SOS Médecin en Nouvelle-Aquitaine sont moins nombreux.

"Il y a 5/6 cas de grippe dans la journée"

Pourtant derrière ces données, les médecins de ville font face à une situation tendue dans leurs cabinets. "On est plein tout le temps, on a énormément de travail", témoigne Fabrice Massoulard, président de SOS Médecins à Limoges.

Je n’ai jamais vu ça : que des gens fassent sonner leur réveil la nuit pour prendre rendez-vous chez nous…

Fabrice Massoulard

Président de SOS Médecins à Limoges

"Aujourd’hui, il y a un afflux très important dans nos cabinets, indique Mickael Frugier, médecin généraliste au Vigen. Tous les jours actuellement, il y a  5/6 cas de grippes dans la journée."

Une baisse de l'immunité

Cette épidémie de grippe saisonnière est particulièrement virulente et contagieuse. Selon ces médecins, cela s’explique par une baisse d’immunité face à ces virus de l’hiver, après la période Covid. "Avec le port du masque, on ne faisait plus travailler l’immunité classique", souligne le président de SOS Médecin.

On n’a pas eu de grippes pendant les années Covid et cette année, clairement, on a un énorme rebond.

Mickaël Frugier

Médecin généraliste au Vigen

Si l’épidémie est virulente la grippe s’exprime sous une forme classique. Les cas qui s’aggravent, eux, vont à l’hôpital. Au CHU de Limoges, "l’activité est forte et soutenue", indique Jean-François Cueille, chef du service des urgences adultes. Il y a beaucoup d’infections respiratoires du sujet âgé avec une majorité de grippes."

Dans les infections respiratoires qui viennent à l’hôpital, les jeunes sont touchés par le mycoplasme et un peu de grippe. Chez les sujets âgés qui viennent pour la grippe, souvent, ils ne sont pas vaccinés.

Jean-François Cueille

Chef du service des urgences du CHU de Limoges

Selon les médecins contactés, la couverture vaccinale n’est pas suffisante. Selon Santé publique France : au 30 novembre 2023, elle était de 39,6 % chez les personnes à risque ciblées par la vaccination contre la grippe, avec 43,9% chez les plus de 65 ans et 21,4 % chez les moins de 65 ans à risque de grippe sévère.

Ces données indiquent une couverture vaccinale légèrement inférieure à celle estimée pour la saison 2022-23 au 30 novembre (41,2 %, avec 44,7 % chez les 65 ans et plus et 23,8 % chez les moins de 65 ans à risque). Dans la région, au moment du Covid, la couverture vaccinale était de 85%, souligne Laurent Filleul.

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