Avant le coronavirus... Les épidémies dévastatrices de l'Histoire en Limousin

Mal des Ardents, peste noire, grippe espagnole... Bien avant l'arrivée du coronavirus, de terribles épidémies ont marqué l'histoire du Limousin, faisant plusieurs milliers de morts dans notre région.

Le Mal des Ardents

On le prénomma le Mal des Ardents car celles et ceux qui étaient touchés avaient la sensation d'une chaleur brûlante dans le corps.

Cette maladie qui sévissait en 994 en Limousin provoquait d'énormes vésicules sous la peau, entraînant des ulcères, des membres douloureux se nécrosant.

Les malheureux avaient l'impression que leurs membres brûlaient, leurs chairs tombaient en lambeaux et leurs os cassaient. (Flodoard 945 annales la "Peste du feu")

L'épidémie était provoquée par la consommation de pain de seigle contaminé par un champignon parasite, l'ergot. Pour conjurer ce mal, évêques, abbés et seigneurs d’Aquitaine portèrent en procession les reliques de Saint-Martial à Limoges. L’épidémie cessa.

Tous les 7 ans, les Ostensions célèbrent le « Miracle des Ardents ». Les dernières 72e Ostensions eurent lieu en 2016. De nombreuses communes surtout de Haute-Vienne mais aussi de Creuse, Charente et Vienne ont participé à ces célébrations.

La peste noire

Au XVIIe siècle, la peste bubonique ou peste noire ravage le Limousin. Plus de 20 000 personnes furent touchées sur toute la région de Limoges.

En 1630, le corps d'un voyageur descendu à l'hôtel des Arênes à Limoges se couvre de pustules. Très vite, de nombreux cas se déclarent dans la ville et alentours. Les saignées ou remèdes à base de citron des médecins n'y feront rien, la maladie se propage.
Les curés des Récollets, des Carmes et les Jésuites assisteront du mieux qu'ils pourront les malades. L'hiver offrira quelque répit avant que l'épidémie ne reprenne de plus belle. Quelques mesures seront prises par les Consuls pour isoler les personnes infectées près de ruisseaux. Au bout d'une année, la peste noire se retira faisant plusieurs milliers de morts en Limousin.
 

La grippe espagnole fît 30 millions de morts


On ne devrait pas l'appeler la "grippe espagnole" mais plutôt la "grippe américaine". En effet, en 2014, des historiens américains identifient le foyer de cette grippe. Elle serait apparue sur des contingents de soldats US lors de la mobilisation pour la Grande Guerre en Europe. Le terme "grippe espagnole" provient des 1ers articles relatant cette maladie écrits en Espagne.

En France, en 1918, l'Etat-Major de l'armée étouffe les cas de grippe, craignant une panique au sein des troupes et de la population. Début septembre, dans les casernes de la garnison de Tulle, des malades sont détectés avant la propagation et une véritable hécatombe dans la ville.

En 1918 et 1919, Creuse et Haute-Vienne sont également touchées. A Limoges, des messes sont dites mais les victimes s'accumulent. Le maire prendra des mesures afin de contrer la pandémie en interdisant notamment les spectacles, réunions et en demandant la désinfection des usines.

Le bilan de la grippe espagnole en 1920 était de 165 000 décès en France et plus de 30 millions dans le monde.
L'épidémie du Covid-19 que nous connaissons aujourd'hui n'est pas comparable avec les terribles pandémies évoquées ci-dessus. Néanmoins, dans l'émission de nos confrères de France Inter "Grand bien vous fasse" de ce lundi 16 mars, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik analysait : 

Probablement on va se replier et redécouvrir, redépoussiérer d'anciennes valeurs : d'entraide, familiale, la richesse du monde intime...Après chaque épidémie de peste est apparue une nouvelle culture où le foyer et les valeurs de la famille redevenaient une protection individuelle et sociale.

 


 
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