En 2017, l’Agence nationale de sécurité du médicament pointait des déficiences dans la gestion des protocoles. Aujourd’hui, le Haut Conseil à l’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, encense l’hôpital...
C’est un sujet sensible qui a un impact sur les patients, les équipes de recherche, et l’ensemble de l’hôpital : où en la recherche au CHU de Limoges ?
2 rapports en quelques mois
En 2017, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) visite le CHU de Limoges.
En septembre, elle publie un rapport sévère qui souligne des déficiences dans certains protocoles.
Le CHU décide de suspendre plusieurs programmes de recherche dans l'attente de se mettre en conformité avec les injonctions du document. Des travaux importants sont concernés, comme la recherche sur les greffes d’utérus.
Surprise en avril 2018 : le Haut Conseil à l’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (HCERES) publie un rapport officiel d’évaluation des activités de recherche du CHU Limoges. Le résultat est tout autre, et le document encense l’hôpital :
La recherche au CHU de Limoges est une success story et le bilan des dernières années est remarquable.
Les développements et le rayonnement scientifique sont largement supérieurs à ce qui serait attendu d’un CHU de cette taille dans une région éloignée des grands centres.
Recherche translationnelle
Pour le Pr Véronique Loustaud-Ratti, membre du directoire chargée de la recherche, il n’y a là aucune contradiction.
Ce vendredi 4 mai sur notre plateau, elle rappelle d’abord ce qu’est la recherche : il y a la recherche clinique, sur les patients, les médicaments et les dispositifs de santé, et la recherche fondamentale.
Ces recherches sont liées par la recherche translationnelle : le but est d’appliquer les résultats de la recherche fondamentale à la recherche clinique.
Limoges travaille particulièrement sur ce point.
Deux rapports, deux objectifs
Pour elle, les deux rapports ne sont pas contradictoires : ils ont deux vocations différentes.
Le HCERES évalue la qualité de la science et la stratégie en santé, avec l’hôpital et les équipes de recherche.
Dans ce domaine, Limoges se distingue effectivement.
Et comme la recherche monte en puissance, le CHU de Limoges intéresse l’ANSM qui évalue les bonnes pratiques et la réglementation en recherche clinique.
Là, il y a du travail. La recherche sur les greffes d’Utérus est par exemple toujours à l’arrêt, avec l’objectif de redémarrer au plus tôt.
Une chose est sûre, avec le rapport de l’HCERES, Limoges impose sa marque sur la carte de Nouvelle-Aquitaine, dans un domaine stratégique.
Reste à consolider cette place dans l’avenir.