Sous tension durant la période estivale, de nombreux services d'urgences sont contraints de fermer temporairement. C'est pourquoi, aux urgences du centre hospitalier de Saint-Junien (Haute-Vienne), des professionnels d'établissement extérieur sont venus prêter main-forte à leurs confrères. L'établissement connaît pourtant régulièrement des fermetures, douze jours cumulés depuis le début de cette année 2024.
L’été dernier, le service des urgences de Saint-Junien a connu neuf jours de fermeture, et au total, dix-neuf jours de suspension d'activité en 2023 en raison d'un manque de médecins urgentistes pour assurer les gardes, de jour comme de nuit.
L'hôpital dessert pourtant un large bassin de population entre Angoulême et Limoges.
Un fonctionnement normal pour l'été
En 2024, la crainte planait sur le retour de tensions similaires pendant la période estivale, où les admissions atteignent un pic, avec, en moyenne, une cinquantaine de patients par jour. Or, depuis le mois de mai, le service fonctionne normalement, aucun jour de fermeture n'est à déplorer, selon les organisations syndicales. "On a eu des urgentistes qui sont venus du CHU de Limoges nous prêter main-forte et au regard de ce que nous disait la direction de la Commission médicale d'établissement de début juin, il y avait aussi un urgentiste qui provenait de la clinique Chénieux à Limoges. Tout ça, mis en place, plus les urgentistes présents sur Saint-Junien, fait que l'activité aux urgences de Saint-Junien a pu perdurer", détaille Muriel Turban-Vignaud, représentante du syndicat FO, au centre hospitalier de Saint-Junien.
De plus, trois médecins recrutés en janvier dernier au service de soins de suite et de réadaptation ont accepté de prolonger leur contrat jusqu'à décembre 2024, au lieu du mois d'août.
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Des mobilisations qui portent leurs fruits
Contactée, la direction de centre hospitalier confirme que les urgences fonctionnent, sans difficulté particulière. Elle précise que cette situation favorable est due à l’engagement des professionnels de l'hôpital et à la mobilisation des urgentistes du pôle interétablissements piloté par le CHU.
À la demande du personnel, tous les soignants travaillent désormais par vacation de douze heures, une solution mise en place pour éviter les suspensions d'activité et les tensions des services d'urgence, qui touchent près d'une cinquantaine d'hôpitaux en France.
Cette avancée intervient après plusieurs années de mobilisation.
Nous avons interpellé la sous-préfète, énormément de maires sur le territoire, des communautés de communes. On avait énormément de mobilisations. On a aussi rencontré la directrice de l'Agence Régional de Santé (ARS), aussi, qui a entendu nos difficultés et celles de la population. On pense effectivement que ça a pu avoir un impact sur le fait que cette année, ça ne se reproduise pas.
Corinne KrebsSecrétaire générale CGT du centre hospitalier de Saint-Junien
Selon l’ARS, aucune suspension d’activité n’affecte les services d’urgences, actuellement et à moyen terme dans les départements de la Haute-Vienne et de la Corrèze.