Le 9 juin 2024 auront lieu les élections européennes : nous sommes appelés à voter pour élire nos députés au sein du Parlement européen. Pour ce scrutin à un tour, de nombreuses listes nationales proposent leurs candidats. Vu du Limousin, gros plan sur La France Insoumise avec Anthony Smith, 4ᵉ sur la liste menée par Manon Aubry.
Anthony Smith a développé le programme de La France Insoumise pour ces élections. Il est inspecteur du travail, dans le département de la Marne, spécialisé dans le droit et la santé et de la sécurité au travail. 4ᵉ de la liste LFI, il compte porter la question du droit des travailleurs au cœur des débats au Parlement européen. De passage en Haute-Vienne, ce 4 juin, il s'est lancé dans un porte-à-porte dans le quartier de la Bastide, avant une réunion publique le soir au Poudrier, en compagnie des deux députés LFI de Haute-Vienne, Manon Meunier et Damien Maudet.
Il a répondu aux questions de France 3 Limousin dans ICI 19/20 du 4 juin 2024.
France 3 Limousin : Quel accueil avez-vous reçu dans le quartier de La Bastide, considéré comme un quartier prioritaire de la ville ?
Anthony Smith : Je dirais que j'ai reçu un bon accueil, il y a eu des discussions intéressantes. Vous savez, c'est notre façon de faire de la politique dans la liste de la France Insoumise, l'Union populaire, que d'aller au contact, à la rencontre des citoyennes et des citoyens. L'enjeu, c'est véritablement de combattre l'abstention. C'est que le 9 juin, on soit mobilisé, qu'on aille aux urnes, pour donner le maximum de députés, qui seront des députés de combat et qui porteront un message de résistance social au Parlement européen.
À lire aussi : Européennes 2024 : quelles sont les 38 listes en lice pour le scrutin du 9 juin ?
Si vous obtenez un siège à Strasbourg, vous porterez une directive "zéro mort" au travail, la situation est à ce point dramatique en France ?
Anthony Smith : Oui, clairement. Chaque année, en France, ce sont 600 000 accidents du travail dont sont victimes les salariés. Chaque jour, dans notre pays, ce sont entre deux et trois salariés, qui partent le matin pour ne pas revenir le soir, chez eux, qui décèdent au travail. C'est un véritable fléau que sont les morts au travail. Et réellement, aujourd'hui, on a des politiques de préventions et de lutte contre les morts au travail qui sont totalement indignes de notre pays. On s'est attaqué aux différentes instances de représentations du personnel, c'est sur ça que je veux porter une directive qui restaure le droit des salariés à l'intérieur des entreprises.
Il y a moyen de changer les choses depuis Strasbourg ?
Anthony Smith : Depuis Strasbourg, depuis Bruxelles, depuis Paris, partout, il y a moyen de changer les choses. Vous savez, nos députés Leïla Chaibi et Manon Aubry ont obtenu des victoires, concernant, par exemple, les travailleurs des plateformes, qui permettent de les considérer comme des salariés. Donc, on peut, des fois, pas tout le temps, évidemment, obtenir des victoires. En tout cas, moi, j'en fais un combat central parce qu'il n'est pas possible, qu'en France, en 2024, on meurt au travail sans que cela ne dérange, nullement, l'ordre public, ni l'État, semble-t-il.
Votre liste est créditée entre 7 et 9 %, en fonction des sondages, c'est un peu mieux qu'en 2019 où la liste LFI avait obtenu 6,3%, mais vous restez encore très loin du RN de Jordan Bardella, qui est à 32% d'intention de vote, c'est donc une stagnation pour les Insoumis en l'espace de cinq ans, comment l'expliquez-vous ?
Anthony Smith : Le vrai seul sondage, ce sera le résultat au soir du 9 juin, moi, je suis prêt à revenir à Limoges, quand vous voulez pour en discuter. Et, je peux vous dire que la liste de l'Union populaire de Manon Aubry, elle sera très haute parce qu'il y a besoin d'union populaire, il y a besoin d'une gauche populaire qui conduise des réformes sociales, qui lutte contre la vie chère, qui pose la question du pouvoir d'achat. C'est ça qu'on entend dans les porte-à-porte et dans les discussions qu'on a avec les citoyennes et les citoyens. Et, c'est pour cela que je m'engage pour aller dans cette bataille le 9 juin.