Le 9 juin 2024 auront lieu les élections européennes : nous sommes appelés à voter pour élire nos députés au sein du Parlement européen. Pour ce scrutin à un tour, de nombreuses listes nationales proposent leurs candidats. Vue du Limousin, gros plan sur la liste LR avec Jean-Pierre Audy, ex-député européen et 15ᵉ sur la liste Les Républicains.
Invité ce 17 mai, sur le plateau de France 3 Nouvelle-Aquitaine, Jean-Pierre Audy a développé le programme des Républicains pour les prochaines élections.
Le Corrézien, ancien député européen, et 15ᵉ sur la liste LR menée par François-Xavier Bellamy, assume la position de son parti face aux institutions continentales, entre le "fédéralisme" de Renaissance et l'"europhobie" du Rassemblement National.
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Quelles sont les solutions proposées par la liste Les Républicains à cette crise agricole qui touche les Français, mais pas que ?
D'abord, pas la décroissance. C'est ce qui a été proposé par Mme Von der Leyen [la présidente de la Commission européenne, NDLR], que nous combattons et que nous espérons mettre en minorité. Le continent européen est remarquablement bien placé sur la planète, ne pas avoir une politique agricole commune, qui assure des productions animale et végétale, ne serait pas une erreur, ce serait une faute. Tous les continents ont une politique agricole commune.
On ne signe pas les accords de libre-échange ?
Si, mais on y ajoute des clauses de miroir et de réciprocité, de concurrence loyale.
La France a des intérêts offensifs considérables, sur l'industrie, les alcools, les fromages, sur les indications géographiques protégées par exemple. Il faut continuer, mais en gardant notre souveraineté alimentaire.
Votre liste est créditée d'environ 8% des intentions de vote (au 21 mai), loin derrière le Rassemblement national, Renaissance et le PS. Comment expliquez-vous cette perte d'électeurs, puisqu'on sent que ce sont les électeurs de la droite qui vont vers ces mouvements ?
Sans doute, avons-nous fait des erreurs, il y a une perte de confiance. L'objectif de cette campagne - avec en toile de fond la fin du macronisme et la gauche qui reprend son couloir - est de retrouver de la crédibilité, dans une élection où il y aura beaucoup de mensonges. La crédibilité donc, le vote sanction, et le fait d'être patriote.
Car nous sommes patriotes et européens. Nous pensons qu'il faut une instance, car il faut une réponse européenne, à chaque fois qu'un problème est mondial, si nous voulons être crédibles. Or des sujets mondiaux, il y en a quantité entre l'énergie, l'agriculture, le commerce, l'eau. Nous pensons qu'il faut cette instance.
Le rassemblement national est un parti europhobe, quoiqu'ils y en disent dans le cadre de leur dédiabolisation. Et nous sommes opposés à l'évolution fédéraliste de souveraineté européenne - davantage d'États membres, le partage de l'arme nucléaire - proposée par Emmanuel Macron, qui est extrêmement dangereuse.
Sur la question de l'immigration, vos propositions peuvent être proches de celles du RN. Ça peut rendre le message confus ?
Nous proposons de l'efficacité et des résultats. Nous proposons des murs, que les procédures d'asile se fassent dans des pays sûrs. Donc, nous proposons des choses concrètes.
Avoir exercé vous-même ce mandat de député européen entre 2005 et 2014, c'est un avantage ?
Nous étions avant-hier au vide-grenier d'Objat pour tracter, à la rencontre de nos électeurs. Ça me permet de ressentir ce paradoxe chez nos citoyens, qui sentent qu'il faut un instrument politique supérieur aux États, mais il faut qu'ils s'y intéressent. Notre ennemi n°1 est l'abstention. Les démocrates sont en train de s'assoupir et c'est un grand danger.