Faut-il arracher les thuyas du cimetière de Louyat ?

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Trop minéral, le cimetière de Louyat, à Limoges, doit être végétalisé pour que le lieu soit plus frais en été.
Le coût de la végétalisation du cimetière de Louyat est estimé à 400 000 euros. ©Mustafa Abbas

À Limoges, le cimetière de Louyat, trop minéral, devrait être entièrement revégétalisé. Mais une association de défense du patrimoine s'oppose à ce projet et dénonce la volonté de la mairie d'arracher les thuyas, faisant partie du patrimoine visuel, pour planter de nouvelles essences.

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À Limoges, le cimetière de Louyat, l'un des plus grands de France, doit se refaire une beauté. Trop minéral et considéré comme un îlot de chaleur, il devrait être entièrement revégétalisé.

Un projet qui intègre des essences plus locales que celles actuellement implantées, des massifs de fleurs et d'arbustes pour favoriser la biodiversité, et beaucoup de végétaux pour limiter au maximum de faire grimper la température l'été.

Les allées de thuya du cimetière, un "patrimoine visuel"

Alors que la consultation publique vient de se terminer, l'association de défense du patrimoine, Renaissance du Vieux Limoges, dénonce le projet de la mairie, qui prévoit d'arracher thuyas et autres conifères du cimetière, qui font partie du patrimoine visuel des Limougeauds selon elle. Au lieu de détruire l’existant pour replanter, le président de l'association propose plutôt d’investir la partie la plus ancienne du cimetière, plus propice.

"Si quelques spécimens sont malades, faut-il tout abattre, tout transformer ? Le grand principe c'est : du passé, faisons table rase et après on reconstruit quelque chose de moderne. Réfléchissons un peu plus, discutons. Ces thuyas sont un marqueur, il y a ailleurs, dans l'ancien cimetière par exemple, de la place pour planter de nouveaux arbres", suggère Michel Toulet.

Si la mairie souhaite remplacer ces thuyas par d'autres espèces, c'est en effet parce qu'elle considère qu'ils sont malades et ne sont plus adaptés. "On a des végétaux actuellement qui vont commencer à mourir donc est-ce qu'on doit attendre qu'ils soient complètement morts pour les enlever du paysage au prétexte qu'ils en ont toujours fait partie ? Non", répond Vincent Léonie, adjoint au maire chargé de l'urbanisme et des espaces verts.

Le but est aussi d'éliminer des espèces envahissantes qui sont du béton vert, telles que le thuya, et les remplacer par des essences plus locales.

Vincent Léonie

adjoint au maire chargé de l'urbanisme et des espaces verts

Il rappelle également que ce projet s'inscrit dans une volonté globale de végétalisation de la ville. "Depuis 2014, la mairie a la volonté de faire rentrer au maximum la végétation dans la ville. Etant donné que le cimetière de Louyat est très minéralisé, on souhaite donc le végétaliser afin qu'il ne soit plus un îlot de chaleur et qu'il soit le plus agréable possible pour les personnes qui s'y recueillent."

Le thuya, ce béton vert peu utile pour la biodiversité

De son côté, l'association écologiste Limousin Nature Environnement estime que végétaliser les espaces artificialisés est évidemment une bonne chose pour lutter contre les effets du réchauffement climatique et que les conifères n’ont pas grand intérêt pour la biodiversité. Ils acidifient le sol, sont souvent cultivés en monoculture, comme c'est le cas des haies de thuya. Ce type de haie monospécifique épuise le sol à long terme et se montre très sensible aux maladies.

Le thuya, originaire d'Amérique du Nord, n'offre pas non plus de nourriture à la faune locale et son branchage est très compact, rendant difficile de s'y abriter pour les oiseaux, et est compliqué à composter. Son faible intérêt écologique lui a ainsi valu le surnom de "béton vert". Certains pépiniéristes, comme Atmosvert en Creuse, recommandent d'éliminer les haies de thuya pour une haie diversifiée, avec des arbustes mellifères et comestibles.

En attendant, la mairie doit finir de recueillir les derniers avis de la consultation publique et d'analyser les réponses. La mise en oeuvre du projet devrait avoir lieu dans les mois qui suivent. Le coût total de l'opération est estimé à 400 000 euros.

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