En ce jour de la fête des mères, vous êtes nombreux à faire livrer un bouquet de fleurs. Le leader du secteur, Interflora, est de plus en plus critiqué par les fleuristes qui ont recours à ses services. A Limoges, plusieurs commerçants ont cessé leur collaboration avec la plateforme de livraison.
Faire livrer un bouquet de fleurs pour la fêtes des mères, c'est une habitude que beaucoup d'enfants éloignés géographiquement de leurs parents ont prise.
En ce jour d'exceptionnelle activité pour les fleuristes, une entreprise tire particulièrement son épingle du jeu : Interflora, le leader de la livraison florale. La plateforme fait expédier plus de 30 millions de bouquets dans le monde chaque année, dont une partie non négligeable à l'occasion de la fête des mères.
Mais de plus en plus de fleuristes se plaignent des pratiques jugées abusives de l'entreprise : commissions trop élevées prélevées sur les commandes, cadences infernales, pressions exercées pour accepter davantage de travail...
Rien qu'à Limoges, ces derniers mois, plusieurs fleuristes ont cessé de collaborer avec la marque.
"Nos marges ont baissé"
C'est le cas de Marie David, fleuriste au Val de l'Aurence, dont la boutique - une affaire familiale - est agréée Interflora depuis 1975. : "Quand j'ai repris le magasin en 1992, ça se passait très bien. C'était une relation de fleuriste à fleuriste. Aujourd'hui, c'est devenu un groupe financier. Tout passe par Internet, les commandes sont centralisées à Lyon, et la plateforme se prend une bonne commission au passage. Nous, on ne s'y retrouvait plus, la marge a fortement baissé".
Résultat, alors que la fleuriste s'apprête à cesser son activité pour des raison de santé, elle a résilié son affiliation à Interflora il y a un mois.
Quelque peu amère, elle interpelle le géant de la livraison : "Il faut qu'ils fassent attention. Quand ils n'auront plus les petites mains, les fleuristes qui font les bouquets, ce sera plus compliqué pour eux !"
Selon 60 millions de consommateurs, sur une commande de 81 euros passée par un particulier via Interflora, seuls 44 euros reviennent au fleuriste pour confectionnet et livrer le bouquet.
Près de 46% de la somme payée est donc empochée par le service de transmission.
Un service critiqué
Et les clients aussi sont parfois mécontents. Frédéric Aufaure, un autre fleuriste Limougeaud installé près de la place d'Aine, dit recevoir beaucoup de commentaires de personnes insatisfaites : "grosse différence entre le bouquet sélectionné et le bouquet livré", "bouquet un peu petit", "service trop cher"...
Il est vrai que la plateforme de livraison tarifie son service à 13,90€, ce qui peut vite faire augmenter le prix du bouquet.
Et l'amalgame est vite fait entre le fleuriste et l'entreprise de livraison : "Le client voit le livreur, ou le magasin de fleurs qui a livré, mais pas Interflora. Et c'est à nous de gérer les réclamations. On essaie de faire notre boulot bien comme il faut, ceux qui sont dans les bureaux sont bien tranquilles..."
Frédéric Faure, lui aussi, va arrêter de travailler avec la plateforme. Il était pourtant jusqu'ici le président du club Interflora en Limousin.