Ils sont en décrochage scolaire ou très éloignés du monde du travail. Pour ces jeunes âgés de 16 à 25 ans, l'association 'Remise en jeu' propose d'associer football et remise à niveau scolaire. Objectif : favoriser leur insertion professionnelle. Une formation de huit mois possible sur deux sites en Limousin. Immersion à Limoges.
Le principe est simple : moitié foot, moitié remise à niveau scolaire. Dans le quartier de Landouge à Limoges, les jeunes qui participent à cette formation sont âgés de 16 à 25 ans. Lors de notre reportage, le groupe est à mi-parcours de cette formation de huit mois. "On a vu des progrès en termes d'assiduité, de sérieux. L'objectif, c'est qu'ils arrivent en fin de formation à trouver un travail ou une formation qui rémunère", explique Stéphane Roussy, entraîneur de foot et formateur de la remise à niveau scolaire.
Le sport pour gérer ses émotions
Pour le directeur de l'association, le sport va au-delà de la dépense physique : c'est être bien dans son corps, dans ses apprentissages et dans sa vie. Gérer sa relation au sein du groupe, maîtriser ses émotions, accepter la frustration, fait partie du jeu : "Cette gestion de la frustration, ça vous fait évoluer les jeunes dans le bon sens. Après, dans le monde du travail, si leur patron les engueule, ils vont quand même continuer à travailler, car sur le terrain ça arrive souvent de se faire engueuler par ses copains, son entraîneur... Et vous continuez à jouer !", sourit Robert Salaün, directeur de l'association "Remise en Jeu".
Ancien professeur de gymnastique à Guéret, Robert Salaün vit dorénavant en Bretagne, où il a créé une quinzaine d’antennes similaires à celle-ci. L’État, qui finance l'association à hauteur de 80 %, lui a demandé d’en lancer ailleurs : il a choisi la Nouvelle-Aquitaine, où cinq groupes existent, et bientôt un sixième...
Une chance pour Nassimdine qui souhaite changer d’orientation : "J'ai envie de faire de la logistique, de préparer des commandes. C'est pour ça que je suis venu dans la formation. Je n'ai pas envie de finir chômeur, alors je me donne les moyens", nous confie Nassimdine Massondi.
75 % des jeunes sortent avec un emploi ou une formation à l'issue des huit mois
Aïssatou Djabi, elle aussi, sait dans quel domaine elle aimerait exercer : "Je suis intéressée par le social parce que j'ai déjà fait plusieurs stages. Je me suis rendu compte qu'aider les gens est quelque chose qui me plaît", s'enthousiasme la jeune femme.
En cours, la remise à niveau est individualisée et vise les matières fondamentales : mathématiques, anglais, français, histoire-géographie. Un créneau est aussi dédié à la recherche de stage ou d'emploi pour assurer une continuité à l’issue des huit mois.
Sur les 1 200 jeunes issus de ces formations, plus des trois quarts sont sortis avec un emploi ou une formation qualifiante.
Reportage de notre équipe ci-dessous :