Frigo, bureau, dodo : le retour du télétravail pendant le confinement

L’acte II du confinement entraîne un nouveau protocole pour les entreprises. Parmi les mesures annoncées, le télétravail qui devient systématique pour tout ceux qui le peuvent. Principale préoccupation : respecter l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. 

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Lors du premier confinement, 27 % des Français, en situation d’emploi, étaient passés en télétravail (sondage YouGov pour les Echos). Cette proportion a reculé lors du déconfinement, avec seulement 15 % des salariés qui sont rester chez eux pour travailler. 

Eviter les interactions au sein des entreprises, limiter les déplacements dans les transports en commun, pour lutter contre la deuxième vague, le télétravail fait son grand retour. La ministre Elisabeth Borne en fait même une obligation dans le nouveau protocole sanitaire des entreprises :  "Dans les circonstances exceptionnelles actuelles, liées à la menace de l’épidémie, il doit être la règle pour l’ensemble des activités qui le permettent. Dans ce cadre, le temps de travail effectué en télétravail est porté à 100% pour les salariés qui peuvent effectuer l’ensemble de leurs tâches à distance.

Dans certaines entreprises, le télétravail est déjà une réalité. Dans cette société de services numériques qui compte 94 salariés, les 3/4 du personnel travaillent à domicile. Ce modèle ne peut fonctionner qu’en respectant certaines normes. 
 

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"Le collaborateur est livré à lui-même chez lui. Il ne peut pas fonctionner s’il n’a pas un support technique (outils numériques, moyens de communication) et un support métier avec un cadre référent pouvant intervenir rapidement", détaille Philippe Mazière, président-fondateur de la société Célios.

Mais au-delà des considérations techniques et managériales, la préoccupation principale est le bien-être du salarié. Trouver le bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle peut devenir parfois une équation difficile à résoudre. 

Ce n’est pas le cas de Vanessa Maurinet, superviseur dans une entreprise de Limoges. "Je ne trouve aucun inconvénient au télétravail. Ça me permet d’éviter la fatigue des trajets, ça permet de débaucher et de tout de suite de vaquer à nos occupations personnelles. Je suis dans un endroit agréable, je profite de ma maison, je déjeune avec mes enfants… "
 


Pour le psychanalyste Frédéric Duplessis, ça ne se passe pas toujours aussi bien. "D’autres personnes, se sont senties complètement entravées lors du premier confinement. C’était des personnes qui étaient dans des projets de voyage, de déplacements, ou qui avaient besoin de se dépenser physiquement et qui se retrouvaient enfermés dans un studio. Il a aussi le fait de se retrouver coincé dans une maison, qui est à la fois un lieu de travail et de loisirs".  

L’importance des rituels


Kévin Gallot, salarié en télétravail, a bien cerné toutes les difficultés du bureau à la maison. "Il faut respecter les rituels, du lever, des repas, organiser sa vie de famille. C’est une rigueur qu’on essaie de s’imposer". Parmi les solutions : ne pas se jeter sur le mail qui tombe à 22 heures ou au contraire, ne pas s’occuper de son jardin pendant les horaires de travail. Il s’agit donc de se fixer des règles du jeu pour éviter les échecs. 

"Au printemps, j’ai vu des personnes en consultation qui étaient complètement perdues dans leurs repères. Des repères de temps, de quantité de travail, raconte Frédéric Duplessis, et certains pouvaient travailler jusqu’à 11 heures du soir sans s’en rendre compte". Le problème est de se retrouver coincé entre l’ordinateur sur la table de la cuisine et le frigo. 
 

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Ceux qui ont expérimenté le télétravail lors du premier confinement sont nombreux à témoigner du même phénomène : on tourne parfois en rond. On ne sait jamais si on doit rester en pyjama ou s’habiller, si on ne travaille assez ou pas. Et puis il y a les injonctions personnelles : "Dans la tête des gens, il y a l’idée que puisqu’on d’être chez soi, il faut travailler deux fois plus, compenser le fait de télétravailler. Ce n’est pas une surenchère de la hiérarchie, mais une surenchère psychologique."

Comment faire pour trouver le juste-milieu ? Le psychanalyste nous aide à y voir plus clair : il faut re-décrire les repères, remettre les choses au bon endroit et être conscient que cet équilibre est important. "C’est très intéressant pour un psychanalyste, mai ce qui est terrible, c’est que les salariés en télétravail n’ont pas forcément ces outils-là pour se recadrer d’eux-mêmes."

Alors tous sur le divan ?  

 

 
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