Des petits commerces fermés et des grandes enseignes ouvertes pendant le confinement, en proposant des produits qualifiés de première nécéssité. La situation interroge y compris des salariés de ces magasins.
Action, Fnac, Darty ou Conforama, autant de grandes enseignes ouvertes pendant le confinement. Le dernier décret, publié le 3 novembre, a mis à jour la liste des produits essentiels autorisés dans les grandes surfaces, obligeant celles-ci à fermer des rayons pour ne pas créer de concurrence déloyale.
"Les commerces qui restent ouverts sont des commerces dits essentiels, de bouche, mais aussi des commerces qui vendent des produits de quincaillerie, d’informatique, de communication des articles de puériculture ou la presse", détaille Sophie Beaudouin-Hubiere, députée (LREM) de la Haute-Vienne.
Un flou juridique…
La Fédération du commerce et de la distribution (FCD), dans un communiqué publié dimanche 1er novembre regrette la mesure visant les rayons des grandes surfaces qui, selon elle, « manque de justification sur le plan sanitaire » et « compliquerait la vie des Français ». La FCD n’appelle pas qu’à la défense des grandes surfaces mais aussi à une « réouverture progressive des petits commerces, sur rendez-vous » avec des contrôles pour maintenir des jauges respectables.Sur leurs sites internet, les grandes enseignes affichent des produits de première nécessité afin de justifier leur ouverture. Mais certains salariés de ces groupes s’interrogent et dénoncent un flou juridique autour de ce décret.
"Quels sont les enseignes qui sont réellement de première nécessité ? C’est la bonne question, on ne sait pas dans quelle catégorie on se situe, s’interroge Franck Lannaud, employé d’un magasin discount et représentant syndical CGT. On demande à l’Etat de davantage expliquer ce qu’est un magasin essentiel et non essentiel quand il s’agit d’un magasin de bazar."
Qui ne profite pas aux petits commerces
En parallèle de ces ouvertures, des commerces qualifiés de non-essentiels dans la classification gouvernementale, ont dû baisser le rideau. Le moral et les finances sont en berne.Nous aussi, on met des choses en place pour qu’il n’y ait pas de soucis, on applique les gestes barrières, et doit fermer ! Il y a deux poids, deux mesures.
Sophie Audevard Faucher, gérante d’une boutique indépendante de vêtements n’en veut pas aux grandes enseignes qui ne sont pas sur son créneau, mais regrette la différence de traitement quand bien même les petits commerçants font en sorte de maintenir les gestes barrières.
La commerçante devrait perdre 80 % de son chiffre d’affaires en novembre. Sans avoir de vue sur ce à quoi ressemblera décembre. Elle compte sur le lancement d’une nouvelle marque de vêtements l’année prochaine pour relancer son activité.