Professeurs, étudiants, Atsem, professionnels de santé se sont réunis ce mardi 19 mars à Limoges, comme dans d'autres villes en France, pour réclamer plus de moyens et une augmentation de salaire dans les services publics.
C'est un ras-le-bol général qu'ont exprimé les manifestants rassemblés, ce mardi 19 mars, en centre-ville de Limoges. Professeurs, étudiants, atsem, professionnels de santé… Bien que chaque branche ait ses propres revendications, tous s'accordent sur le manque de moyens et de considération dans les services publics.
Ce mardi, ils étaient toutefois moins nombreux qu’espérés dans la capitale limousine. Du carrefour Tourny à la préfecture, près de 600 personnes manifestaient, pancartes à la main, la colère au corps.
L'éducation : pas que les salaires
Dans l’éducation, les manifestants demandent le remplacement des enseignants absents, des aides supplémentaires pour les élèves en difficulté et une augmentation des salaires.
Annabelle Roy est professeure d'école et syndicaliste de l'UNSA. Pour elle, les coupes budgétaires dans l'éducation sont faites sans penser à l'intérêt des élèves : "On a une école qui va très mal. Ça fait longtemps qu'on le dit. La seule réponse qu'on est capable de nous apporter, c'est qu'on va supprimer. On supprime des posts, on supprime des réserves. Au final, on oublie l'enfant, l'élève au milieu du système. Maintenant, c'est l'économie sur le dos de la population. On demande à revenir à des niveaux d'encadrement qui soient respectables, des enseignants qui soient remplacés quand ils sont absents et une aide aux enfants en difficulté qui soit suffisante."
On supprime des posts, on supprime des réserves. Au final, on oublie l'enfant, l'élève au milieu du système.
Annabelle RoyProfesseur d'école et syndicaliste de l'UNSA à Limoges
Elle regrette également que la revalorisation salariale, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, ne soit pas tenue. "On nous avait promis 10%, on en est très loin. Je suis prof des écoles et j'ai été revalorisée à 3%."
Dans la rue, les étudiants aussi ont défilé ce mardi. À l’Université, ils constatent l’abandon de certaines filières et la pénurie de personnel.
Des conditions de travail décentes
Le milieu hospitalier a aussi une colère à faire entendre. Malgré des augmentations de salaire, notamment une hausse des indemnités pour une partie du personnel hospitalier au 1ᵉʳ janvier 2024, les motifs de la grogne demeurent, selon Sonia Lopez, secrétaire générale FO du centre hospitalier de Saint-Junien :
"Aujourd'hui, nos conditions de travail dans le milieu hospitalier sont déplorables. On a eu le gèle du point d'indice depuis des années. On a eu une petite augmentation de salaire, mais ça ne représente pas du tout le travail effectué.
On demande des conditions de travail décentes dans la fonction publique hospitalière, que nous soyons reconnus et entendus pour le travail que nous fournissons tous les jours auprès de l'humain.
Sonia LopezSecrétaire générale FO du centre hospitalier de Saint-Junien
Pour exemple, les services d'urgence de l'hôpital Saint-Junien connaissent régulièrement des fermetures. "On a une population très demandeuse, rappelle Sonia Lopez. Et on court à la catastrophe avec ce manque de médecin. Il faut faire des milliers d'euros d'économie, ce n'est pas à l'hôpital qu'on doit faire ça."