Depuis le déconfinement, les associations caritatives font face à un afflux important de dons. Un soutien vital mais parfois compliqué à gérer.
Ménage, rangement, nettoyage, durant le confinement, les Français ont été nombreux à s’adonner à ces tâches. Beaucoup en ont profité pour trier leurs vêtements et leurs objets inutilisés.
Résultats, depuis le 11 mai, date du déconfinement, les associations caritatives reçoivent en nombre des dons matériels en tout genre : des vêtements, des chaussures, du linge de maison, de la vaisselle, des livres…
Au secours populaire, 120 dons par jour sont dénombrés au lieu de 80 d’ordinaire.
« C’est du jamais vu » s’exclame Pierre Rayet, bénévole à Limoges depuis le mois de novembre.
Marie-Claude, bénévole depuis 7 ans au Secours Catholique n’en revient pas. Elle se charge de l’accueil téléphonique, et chaque jour, elle reçoit une dizaine d’appels pour des dons.
C’est plus que d’habitude. On voit bien que les gens ont fait les placards.
Comment stocker ces dons ?
Dans le contexte d’état d’urgence sanitaire, le Secours Catholique n’a pas encore rouvert ses portes. L’association ne prend pas les dons pour le moment, alors elle enregistre les coordonnées des personnes pour les recontacter dès que cela sera à nouveau possible.
De son côté, le Secours populaire accepte les dons depuis le 11 mai. Mais le stockage est compliqué explique José Laroque, salarié au Secours populaire à Limoges.
Les conditions sanitaires nous obligent à stocker les dons pendant 8 jours avant de les trier, de les conditionner puis de les mettre en vente. Mais, c’est difficile de tout rentrer. On a trouvé quelques astuces. Pour gagner un peu de place, on s’est fait prêter des semi-remorques pour ranger des palettes, et on a demandé à certains transporteurs avec qui on travaille de stocker une partie du matériel dans leurs entrepôts.
Résultat, dans les locaux du Secours populaire à Limoges, les 600 m2 destinés au stockage sont pleins à craquer et plus d’une centaine de palettes s’entassent dans les entrepôts de leurs transporteurs.
Une hausse d’activité et des bénévoles sur la corde
Le Secours populaire de la Haute-Vienne compte 800 bénévoles et 11 salariés. Avec la crise sanitaire, une partie de ses membres, les plus âgées sont contraints de rester à leur domicile et n’ont pas pu reprendre le bénévolat.
Si l’association a pu attirer de nouveaux bénévoles pendant le confinement, il en manque toujours et cette hausse d’activité préoccupe les esprits. « On est fatigué » clame certains. « On ne sait pas si on va pouvoir faire face à l’augmentation de l’activité de tri dans les semaines à venir » livre José Laroque.
Le Secours populaire reste en recherche de bénévole. Chaque bras compte.
Des dons matériels et financiers, des soutiens vitaux pour ces associations
Qu’ils soient matériels ou financiers, les dons sont en augmentation et ils représentent un soutien sans précédent pour ces associations.
Les dons d’argent ont eux-aussi été importants suite aux appels des associations. Du mois de mars au mois de mai 2020, le secours catholique a récolté 3 millions d’euros à l'échelle nationale, soit une augmentation de 40% par rapport à l’an dernier à la même période. Une nécessité puisqu’elle en a dépensé 4 millions en chèque service durant ces trois derniers mois.
En Limousin, ce sont 40 000 euros de chèques services qui sont encore en cours de distribution.
Des dons indispensables pour la survie des associations caritatives explique Luc piochon, délégué du Secours Catholique en limousin.
C’est vital, il faut que les gens restent mobilisés pour la suite. Je crois que les remous sont là pour longtemps. On va continuer à œuvrer. Mais, on a besoin de soutien pour continuer.
Avec l’arrêt de la plupart de ses activités, la fédération départementale du Secours populaire de la Haute-Vienne a enregistré un manque à gagner de 180 000 euros. Aujourd’hui, elle frappe à toutes les portes, institutionnelles et privées pour pouvoir collecter de nouveaux dons et répondre aux futurs besoins.
Car, le Coronavirus a renforcé les inégalités et la crise sociale est devant nous explique José Laroque.
La situation de certaines familles précaires s’est aggravée. On s’inquiète pour elles et d’autres familles vont se manifester dans quelques mois.
La crise n'est pas terminée et les associations caritatives espèrent pouvoir continuer à compter sur la solidarité dans les prochains mois, sur l’aide de nouveaux bénévoles, le soutien matériel et financier de tous.