Nous apprenons, ce 10 janvier 2020, le décès de Jean Fournier. Ancien déporté, installé en Limousin après la Seconde Guerre mondiale, il témoignait régulièrement auprès de plus jeunes.
Les hasards de la vie l'avaient conduit en Limousin après la Seconde Guerre mondiale. Jean Fournier était entré dans la résistance à 14 ans. Il habitait alors dans le nord de la France. Il avait été déporté en Allemagne le 31 août 1944, dans le camp de concentration d'Oranienburg près de Berlin.
Par pudeur, il ne parlait jamais des souffrances qu'il avait subies. Il se positionnait en témoin.
Les Kapos, ceux qui étaient chargés d'encadrer les prisonniers dans les camps de concentration nazis. Parce qu'il était en bonne santé, Jean Fournier a eu la chance d'être choisi pour travailler dans un site secret où étaient fabriquées les fusées V1 et V2 en Allemagne. Il a été libéré le 15 avril 45. Quand il est revenu en France, il ne pesait plus que 33 kilos.Je me souviens de ce groupe de trois Juifs. Ils se sont acharnés sur eux jusqu'à ce qu'ils soient morts. C'est à ce moment-là que nous nous sommes dits que les Kapo étaient fous.
Domicilié à Séreilhac en Haute-Vienne, Jean Fournier a témoigné des années durant devant des lycéens, partout en Limousin. Lorsque nous l'avions recontré en 2017, il espérait que ces heures, passées à parler de son calvaire, ne seraient pas vaines.
Notre reportage réalisé en 2017
Jean Fournier, de Séreilhac en Haute-Vienne, a témoigné pendant des années dans les lycées.
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©France 3 Limousin