Rescapé du massacre perpétré par les SS à Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944, Robert Hébras a consacré toute sa vie et toute son énergie à témoigner de la barbarie nazie. Mais au fil des années, si le devoir de mémoire n’a jamais faibli, il s’est accompagné d’une volonté de réconciliation avec le peuple allemand dans une Europe en paix.

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L’image est forte. Le symbole est immense. Le 4 septembre 2013, dans les ruines de l’église d’Oradour-sur-Glane, là où 69 ans plus tôt sa mère et ses deux sœurs ont été brûlées vives par les SS, Robert Hébras se tient debout, face à l’autel, tenant la main du président français, François Hollande et du président allemand, Joachim Gauck.

Ce jour-là, Robert Hébras ne cache pas son émotion. Il dira que c’est pour lui presque un aboutissement.

C’était l’Allemagne et la France qui se donnaient la main à travers moi. Les deux présidents me tenaient entre eux deux, comme pour me protéger. Ça m’a beaucoup ému.

Robert Hébras

Au fil des années, Robert Hébras n’a jamais cessé de témoigner pour honorer un devoir de mémoire qu’il s’est fixé bien avant que le terme ne devienne une expression courante. Mais peu à peu, la haine qu’il dit avoir ressentie à la fin de la guerre s’est muée en réflexion puis en volonté de dépasser l’émotion première pour aller vers une vraie réconciliation avec l’Allemagne et les Allemands.

Ne jamais oublier, témoigner toujours, mais aussi, surtout, éviter que les générations suivantes ne connaissent un jour un nouvel Oradour.

Je ne me suis pas dit le lendemain matin, ça y est ils sont gentils, je vais les embrasser. Il a fallu du temps, beaucoup de temps. Dans ma tête, c'est parti de la haine jusqu’à l’amitié, avec un long parcours et beaucoup de réflexion.

Robert Hébras

Durant des années, Robert Hébras a tenu à rencontrer tous les jeunes Allemands qui venaient à Oradour, à parler avec eux. En 1985, il se rend en Allemagne, à l’invitation du chancelier Willy Brandt.

Je me suis rendu compte que le peuple allemand, que les Allemands étaient des gens comme moi. Si ce n’est la langue qui nous sépare, on est des individus faits de chair et de sang. Ça m’a ouvert les yeux.

Robert Hébras

En 2012, très ému, Robert Hébras a reçu la médaille du mérite de la République Fédérale d’Allemagne. En 2013, il nous avait accordé un long entretien pour exprimer le chemin parcouru.

Je sais que je ne fais pas plaisir à tout le monde. Mais aujourd’hui, je ne parle plus de réconciliation, je parle d’amitié franco-allemande.

Robert Hébras

Faces aux tentations nationalistes, Robert Hébras ne cachait plus son sentiment d’être devenu un européen.

Ceux qui sont contre l’Europe, je voudrais leur dire qu’ils viennent voir à Oradour et que je leur explique ce qui s’est passé. Tout simplement. Je leur ferai comprendre ce que l’Homme a été capable de faire, et aujourd’hui, il faut dépasser tout ça. L’Europe s’est construite à la suite d'événements comme Oradour.

Robert Hébras

VIDÉO : Robert Hébras, l'Allemagne et l'Europe,mai 2014. Entretien Pascal Coussy, José Sousa.

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