Hong-Kong et Singapour, les témoignages de deux Limousins expatriés face à la pandémie de coronavirus

Depuis fin janvier Hong-Kong vit avec le coronavirus, les écoles devaient rouvrir mais la ville subit une 2e vague épidémique. A Singapour, les malades sont suivis par une application sur leur smartphone et confinés. Deux expatriés du Limousin nous racontent leur quotidien dans ces mégapoles d'Asie.

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Julie / Hong-Kong

Julie 41 ans, responsable du développement commercial d’une marque de luxe vit en Asie  depuis 6 ans. Hong-Kong, puis Singapour et depuis quelques mois, avec son conjoint et leurs 2 enfants de 8 et 10 ans, elle habite de nouveau à Hong-Kong, mégalopole de 7 millions d’habitants. Touchée dès le début de l’épidémie de coronavirus, la ville doit  faire face à une 2e vague de contamination.

"Hong-Kong allait mieux avant cette nouvelle vague de contaminations, on avait l’espoir que cela soit terminé. On pensait que les écoles allaient rouvrir, c’était programmé pour le 20  avril, mais finalement, le gouvernement de Hong-Kong a fait savoir qu’il y avait très peu de chances pour que cela soit le cas. Il va falloir faire avec et je salue le professionnalisme des enseignants qui font leurs cours à distance."

On vit avec cela depuis des semaines maintenant, Hong-Kong a été touchée dès la fin janvier, au moment du Nouvel An chinois et les écoles ont été fermées immédiatement. 

 

"Restaurants et bars qui avaient pu réouvrir sont de nouveau fermés depuis 48h (mardi 24 mars 2020) , les salles de sports, de danse, de gym, tout cela était déjà fermé, comme les musées, les théâtres ou les cinémas. On peut en revanche continuer de circuler ou d’aller au travail."

Tout le monde ici met des masques, il y a du gel hydro-alcoolique partout

"Tout le monde ici met des masques, il y a eu une prise de conscience en 2 temps, car au début de l’épidémie, les expatriés étaient peut-être un peu plus réticents,  prenaient cela moins au sérieux, mais les hongkongais eux étaient très disciplinés, ils étaient même outrés de voir des gens sans masque, et très vite tout le monde s’y est mis.

Il y a du gel hydro-alcoolique partout, dans les taxis, les magasins, on prend régulièrement notre température dans les lieux publics. La réaction a été rapide, notamment dans les entreprises, on peut se rendre sur place ou faire du télétravail ou encore travailler en roulement d’équipe, une équipe A une semaine, la B la suivante et puis les bureaux ont été désinfectés."

 

"On vit avec ça, contrairement à bien d’autres endroits on peut donc sortir, se promener avec les enfants ou aller à la plage, mais ils n’ont plus de lien social direct. Evidemment on se pose des questions, mes parents sont à Limoges, nous avons de la famille en France et on sait que s’il ce passe quoi se soit, il sera compliqué de rentrer, il y a peu d’avion, les frontières se ferment, et si on partaient, pourraient-on rentrer ?"
 

On ne pensait pas que l’épidémie exploserait comme ça en Europe, que le monde serait cloisonné

"On est habitué à se déplacer facilement, à voyager, aujourd’hui tout à changé. On ne pensait pas non plus que l’épidémie  exploserait comme ça en Europe, que le monde serait cloisonné. Economiquement, ça devient aussi très compliqué, nous avons des amis qui ne sont plus payés depuis janvier, ils ne savent pas combien de temps ils pourront tenir, des professeurs, des commerçants, des gens qui sont dans la finance, l’aviation …. d’autres ont déjà perdu leur emploi.
Le gouvernement de Hong-Kong a annoncé qu’il donnerait 10 000 HK$ par résident majeur (1200 €), mais il faut avoir vécu ici 7 ans pour y avoir droit."

Julien Kuchenbuch / Singapour

Originaire de Saint-Junien, en Haute-Vienne, Julien, 39 ans, réside dans cette ville-Etat avec sa femme et ses 2 enfants depuis 4  maintenant.

Comme dans d’autres Etats en Asie, les mesures prises par les autorités Singapourienne sont respectées à la lettre par les habitants, comme par les expatriés, ne pas se soumettre aux règles, c’est tout simplement risquer la révocation de son permis de travail et de séjour.

Dans sa vidéo, Julien explique ne pas vivre confiné, avoir encore accès à sa salle de sport et à des loisirs. Pour les personnes qui n’ont pas de symptômes ou n’ont pas côtoyé de malades potentiels, les libertés de circuler, de travailler sont toujours là. Mais les consignes évoluent, il se prépare avec sa famille à de nouvelles restrictions.
 
Julien Kuchenbuch originaire de Saint-Junien (87) vit en Asie depuis 4 ans. Il témoigne de la situation sur place ©Document amateur

Les malades infectés géolocalisés par leur smartphone

Pour les autres, le gouvernement singapourien ne transige pas : confinement absolu. Tous les malades doivent télécharger une application dédiée, ils sont susceptibles d’être contactés par SMS plusieurs fois par jour par les autorités pour vérifier leur présence, mais aussi leur état de santé, il leur est par exemple demandé quotidiennement un relevé de leur température. Une connaissance de Julien, expatrié comme lui, est ainsi confiné chez lui. Infecté par le Covid-19 après avoir séjourné en Indonésie, il est suivi avec cette application : TraceTogether
 

Ce système de suivi des personnes malades ou infectées par le virus et de traçage par géolocalisation des téléphones portables permet aussi aux autorités de Singapour de contacter les personnes ayant approché une personne contaminée.

Le système TraceTogether a été mis en OpenSource par le gouvernement de Singapour ce jeudi 26 mars, afin qu’il puisse être exploité par d’autres états dans le monde.








 
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