Hôpital : le plan de crise est “un pansement sur une jambe de bois”

Au lendemain de l’annonce du déclenchement du plan blanc par le CHU de Limoges, usagers et syndicats estiment que c'est un révélateur de la crise profonde que traverse l’hôpital.

Mardi soir, 83 patients étaient pris en charge simultanément aux urgences de Limoges. Une situation intenable poussant la direction à activer le plan blanc de niveau 2. “Ca n’est plus possible de travailler comme ça ; ça n’est plus possible de garder 80 patients aux urgences (...) la situation est arrivée au bout du bout.” déplore Florence Metge, secrétaire générale de la CGT Santé au CHU de Limoges. 

Mais cette situation n’a rien d’inédit selon le témoignage de la fille d’une septuagénaire, admise aux urgences fin août et restée 27 heures sur un brancard avant d’être hospitalisée.

Ce jour-là on m’avait déjà annoncé 70 patients (...) Je ne suis même pas en colère, j’étais bouleversée, j’étais atterrée et je m’interroge vraiment sur ce que va devenir l’hôpital public.

Sandrine Bourgnon-Petit, fille d'une patiente

Les urgences, une “facette” du problème

Une saturation des urgences due au manque de places dans les services de l’hôpital. “Les urgences, c’est une facette, c’est ce que l’on voit avec le déclenchement du plan blanc.” poursuit Florence Metge. “Sauf que si on le déclenche, c'est que dans tout l’hôpital, ça va mal. Il y a tellement un manque de personnels qu’on a fermé des lits partout et maintenant, on n’a plus de place pour mettre les patients.”

La direction reconnaît faire face à un fort niveau d’absentéisme parmi les personnels, en partie à cause du rebond des contaminations de Covid 19. Mais pas uniquement. De l’aveu même de l’hôpital, un nombre important de postes de soignants n’a pas été pourvu cet été, notamment à la sortie des écoles de soins infirmiers. Selon le Dr Dominique Cailloce, responsable du SAMU de Limoges, “il est urgent de redonner envie aux jeunes de faire ce métier.”

Des transferts vers d’autres établissements

 

Selon la direction de l’hôpital, l’activation du plan blanc a déjà produit les effets escomptés et permis de désengorger les urgences, grâce notamment au transfert de patients vers d’autres établissements du territoire. Problème : ailleurs aussi, on arrive à saturation, comme à la Polyclinique de Limoges…

Hier soir par exemple, tous nos lits étaient pleins, et on savait que dans la nuit d’autres patients allaient arriver via les urgences. Mais on essaye malgré tout de partager au mieux les prises en charge avec le CHU  afin de trouver une solution pour les patients d’un côté ou de l’autre.

Cécile Blanc, directrice de la Polyclinique de Limoges

Une gestion au cas par cas qui ressemble à un casse-tête difficilement tenable sur la durée. "Un pansement sur une jambe de bois" résume la CGT Santé.

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