Des ambulanciers du SAMU venus de toute la France sont réunis cette semaine à Beaublanc pour deux journées d’étude et de formation. C'est une profession méconnue qui est loin de se limiter à la conduite.
Rémy Château est ambulancier depuis 18 ans au SAMU de Limoges. Ancien ambulancier privé, pompier volontaire, son métier est aussi une passion. Quand il part en intervention avec à bord de son véhicule un médecin et un infirmier, son objectif principal n’est pas de griller des feux rouges à pleine vitesse.
Concentré, mais détendu au volant, il nous explique : "L’important, c’est d’arriver. Il faut que les collègues soient à l’aise, pas malades, ne pas les bradasser dans tous les sens. Et surtout ne pas créer d’accident. Le but, c’est d’aller soigner les gens, et pour ça il faut arriver entiers. Il faut oublier l’idée reçue de dire que nous sommes des pilotes de rallye."
C’est l’épouse d’un homme victime d’un malaise cardiaque qui a appelé les secours. Rémy arrive directement sur place : il a préparé l’itinéraire quelques secondes avant le départ et il connaît très bien son département. En entrant dans le pavillon situé à une dizaine de kilomètres de Limoges, un ballet bien organisé se met en place : chacun son rôle, et celui de Rémy ne s’arrête pas quand le frein à main est serré.
Aux côtés de l’infirmier, il participe à l’installation du patient dans une position propice aux soins, il pose des électrodes sur son torse, installe une poche de perfusion. Le médecin ne s’occupe que de son interrogatoire et de ses examens. Finalement, le danger n’est pas vital, mais des examens complémentaires sont nécessaires au CHU. Une ambulance des pompiers arrive, Rémy les aide à transporter le patient dans leur véhicule, et il les suit jusqu’au CHU.
Travail d'équipe
Une fois la situation stabilisée à l’hôpital, il détaille son rôle dans l’équipe : "Le leader, c'est le médecin : c’est l’autorité médicale qui prime, c’est lui qui décide ce qu’on fait et comment on le fait. Mais on est aussi là pour apporter notre expérience et le décharger de telle ou telle décision qui est à notre portée". Le docteur Jean Savatier confirme : "Je considère que la décision ne se prend jamais seul. Comme je suis jeune médecin, pour tout ce qui est logistique, je me repose sur les ambulanciers, en particulier Rémy qui a beaucoup d’expérience. Mes collègues et moi, on considère que c’est un travail d’équipe."
Soignants
Entre deux interventions, dans les locaux du SMUR, le service mobile d’urgence et de réanimation, les ambulanciers ne sont pas inoccupés. Il faut préparer et vérifier le matériel et les véhicules pour se tenir prêt. Depuis deux ans, les ambulanciers du SAMU ne sont plus considérés comme de simples conducteurs : ils font officiellement partie des soignants. Ils espèrent maintenant une reconnaissance financière de leur statut.
En attendant, Rémy et ses collègues de Limoges reçoivent cette semaine des soignants de toute la France pour partager leur expérience lors de journées nationales de formation.