"Il m'est tombé dessus ! ça peut arriver à tout le monde !", a clamé le conducteur responsable de la mort d'un cycliste boulevard Vantaux à Limoges

Le tribunal correctionnel de Limoges a condamné ce 13 mai à 18 mois de prison dont 9 avec sursis le conducteur de l'accident qui a coûté la vie à un cycliste, dans la nuit du 4 au 5 avril dernier, boulevard Vantaux à Limoges. L'homme de 21 ans filmait son trajet pour les réseaux sociaux au son d'un rap. Une infraction utilisée pourtant pour sa défense.

Il est rare que l'infraction reprochée à son auteur soit utilisée par lui pour sa défense.

Cette infraction, c'est un film projeté par le tribunal ce lundi 13 mai dans l'après-midi. Une vidéo, téléphone à la main destinée aux réseaux sociaux. On y voit le conducteur de 21 ans en train de filmer le boulevard Vanteaux de nuit, défilant au rythme des feux verts franchis et du rap qu’il écoute et chantonne. Jusqu’à ce bruit sourd et soudain : le choc avec le cycliste. L’homme de 33 ans est tué sur le coup. Les secours constatent son décès à leur arrivée, suite à un polytraumatisme.

Une vidéo, interdite, mais qui éclaire sur les circonstances de l'accident.

 

" Le choc se produit alors même que le cycliste a franchi son feu au rouge et tout habillé de noir, sans casque ! On ne sait pas s'il avait un éclairage, et le cycliste avait malheureusement pris de la cocaïne ! Donc, je pense qu'on fait reproche à mon client de s'être filmé, d'avoir tenu son téléphone en main, de la main droite, mais que cet élément est déterminant et démontre que le mécanisme de l'accident : téléphone ou pas, était inévitable ", répète Me Philippe Pichon, avocat du prévenu.

 

 

Une faute de la victime qui ne semble pas être retenue dans les 4 ans ferme requis par la Procureure de la République. Pour l'accusation, la peine est justifiée par le comportement désinvolte du conducteur, téléphone main droite pendant que la gauche passe les vitesses et son délit de fuite, deux circonstances qui aggravent l'homicide involontaire. Ce que partage l'avocate de la famille de la victime, Corinne Dhaeze-Laboudie.

" Ce qui les a choqués, c'est qu'il soit parti. C'est le délit de fuite ! Le fait que ce soit un jeune qui se filme dans sa voiture en train de conduire. Ça, c'est choquant ! Qu'il n'ait pas appelé les secours, qu'il soit parti !", regrette Corinne Dhaeze-Laboudie, l'avocate de la famille du cycliste décédé.

 

À l'audience, le jeune homme de 21 ans justifie son délit de fuite par l'état de panique dans lequel il s'est trouvé quand il a entendu le choc. "Bien sûr que j'aurais dû m'arrêter, mais on ne peut pas revenir en arrière, je suis désolé, je suis désolé" dit-il en se retournant vers les cinq membres de la famille du cycliste tué alors qu'il rentrait chez lui.

"Mais il m'est tombé dessus, il a surgi de nulle part, ça peut arriver à tout le monde" n'a eu de cesse de rappeler le conducteur. Son avocat, Philippe Pichon, a souligné au tribunal qu'il allait se rendre et qu'il n'avait pas cherché à dissimuler son véhicule accidenté. 75 véhicules de marque Citroën DS correspondaient aux débris analysés. Les policiers se sont rapidement tournés vers lui, car il était déjà condamné pour conduite avec usage de stupéfiant. Interpellation justifiée par le véhicule accidenté garé dans la rue de son domicile. 

Le tribunal, après s'être retiré après l'audience, a rendu sa décision : il l'a condamné à 18 mois de prison, dont neuf avec sursis. Les neuf mois ferme seront aménageables par le port d'un bracelet électronique. Le tribunal a par ailleurs prononcé l'annulation de son permis de conduire et l'interdiction de le repasser avant deux ans.

 

 

 

 

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