« Il va être enfin mis en valeur » : le nouveau FRAC, bâtiment connu de tous les Limougeauds ouvrira au printemps

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Le nouveau du FRAC-Artothèque sera situé en plein centre-ville, rue Charles Michels. Le bâtiment racheté par la Région en 2014 n’est toujours pas ouvert. Les travaux durent et il faudra patienter 6 mois de plus. Mais le projet se veut unique et immersif, dans un lieu chargé d’histoire. ©France Televisions

Encore six mois de patience avant de découvrir le nouveau bâtiment du FRAC-Artothèque à Limoges. Les travaux devaient se terminer en septembre 2023. Ils ont pris du retard. L'ouverture est prévue au printemps 2024. Un projet qui se veut unique et immersif.

Attachés à ce bâtiment, les Limougeauds se souviennent de ce lieu. "J’ai toujours adoré ce bâtiment ! J’adorais aller y faire un tour quand c’était Eurodif. Les escaliers, la structure métallique et la verrière de toit m’ont toujours éblouie" raconte Marion. Comme elle, Anne-Céline est née à Limoges et s’y rendait de temps en temps : "C’était un grand magasin avant. C’était pas super bien exploité. On ne le voyait pas. Y’avait rien d’extraordinaire, mais les gens aimaient bien ce bâtiment." Arrivé à Limoges pour ses années lycée, Pierre se rappelle lui aussi très bien de ce lieu : "c’était un Eurodif, un simple magasin de fringues. Les travaux sont super longs, mais j’imagine que ça va être bien. J’ai hâte".

  Un lieu chargé d’histoire 

Ce bâtiment que tout le monde ici connaît pour son architecture singulière possède une histoire longue. En 1790, ce fut un couvent, puis un terrain vague. En 1892, cet édifice que l’on connaît aujourd’hui a été érigé par l’architecte Alfred Rouchaud pour un certain Félix Plainemaison afin d’y monter une imprimerie. Puis, ce lieu deviendra pendant un siècle une usine de confection, et ensuite un magasin de tissus.

 

Avec ses armatures en acier, sa verrière, cette architecture avant-gardiste était l’œuvre d’un limougeaud, Alfred Rouchaud. Il a étudié à Centrale, avec Gustave Eiffel. Personne n’a su préserver ses nombreux bâtiments construits en Limousin, sauf celui-ci.

Alfred Rouchaud s’est spécialisé dans l’architecture industrielle donc il a accompagné tout le développement industriel de la ville. On a les traces d’une demi-douzaine de bâtiments mais on peut estimer qu’en fin de carrière, il en a construit une cinquantaine. C’était un ingénieur pour la construction très important à Limoges.  

Jérôme Decoux, Chargé d'études patrimoine industriel de la Région Nouvelle-Aquitaine

"J’ai hâte de découvrir la transformation" 

6,5 millions d’euros pour 1930 m² de bâtiment, dont 1200 m² d’exposition. Ce chantier aura coûté nettement plus cher que prévu, comme c’est souvent le cas, sans compter les nombreux retards dus à plusieurs facteurs. "Sur trois ans de travaux, on perd seulement six mois, alors je crois que la prouesse est tenue et ce retard est minime" confie François Vincent, Conseiller régional Nouvelle-Aquitaine (majorité) référent de Limoges Métropole.

Les habitants partagent l’impatience de le découvrir sous un jour nouveau : "J’ai hâte que ça ouvre pour voir comment ça a été transformé et y découvrir les expos" livre Marion.

L’art contemporain et surtout la céramique, ça me plait bien. Un beau lieu dans le centre-ville pour mettre les artistes en valeur. Et puis que le FRAC soit en face de la Maison du peuple en plein centre plutôt que derrière le théâtre de l’Union, ça va faire du bien à la rue.

Pierre, habitant de Limoges

Basée dans la rue Charles Michels surnommée aussi Rue de la Soif, le nouveau visage du Fonds Régional d’Art Contemporain promet d’être moderne et accessible à tous. Dans quelques mois, deux outils uniques seront visibles, un sur la façade et un dans une future boîte immersive.

On pourra y rentrer pour se reposer, lire un livre. Le premier espace sera un café lecture. En France, il n’y a pas d’équipement numérique de ce type où il y a une capacité immersive, une capacité de FabLab et une interaction avec le visiteur. On aura une projection sur cinq faces et un programme d’immersion numérique.  

Catherine Texier, Directrice générale FRAC Artothèque de Nouvelle-Aquitaine

La Région avait acquis le bâtiment en 2014. Il aura fallu 10 ans avant de faire revivre ce lieu, repensé par le cabinet d’architectes Jakob + MacFarlane, qui a notamment réalisé la Cité de la Mode et du Design à Paris.

Son ouverture prévue en septembre 2023 est repoussée au printemps prochain.

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