Une première équipe des PUI, ONG basée à Limoges, a réussi à partir, ce 9 janvier. Philippe Besson détaille les missions et l'organisation des équipes qui vont se relayer sur place, après le passage du Cyclone Chido. Il nous explique également pourquoi il est très peu probable que les Pompiers de l'urgence soient mobilisés sur le tremblement de terre au Tibet ou les terribles incendies de Los Angeles.
"On a perdu un peu de temps, ça nous a paru un peu long, mais l'important, c'est qu'on puisse faire quelque chose." Ce vendredi 10 janvier, le président des Pompiers de l'urgence internationale (PUI), Philippe Besson, est satisfait de savoir ses hommes enfin en route vers Mayotte.
Dès le 14 décembre, quelques heures après le passage du cyclone Chido sur l'archipel, cette force de frappe, déjà largement éprouvée en cas de catastrophe naturelle, avait proposé ses services au ministère de l'Intérieur pour porter secours aux sinistrés.
Mais parmi les innombrables dégâts causés par le passage du cyclone Chido sur l'île de Mayotte, le 14 décembre 2024, la tour de contrôle de l'aéroport Marcel Henry qui a été détruite. Jusqu'au 1ᵉʳ janvier, seuls les avions militaires pouvaient atterrir sur l'archipel. L'intervention des associations d'aide humanitaire en a donc été ralentie.
Une première mission de 15 jours
Une première équipe, composée de trois hommes et une femme originaires du Limousin et de la région de Valence, a finalement quitté la métropole, ce jeudi 9 janvier. Ils ont atterri à La Réunion ce vendredi matin, et devraient arriver à Mayotte en début d'après-midi.
"Ils sont partis avec une unité de potabilisation d'eau et vont apporter un soutien à l'ONG Acted qui distribue de la nourriture et de l'eau potable aux sinistrés, en particulier sur l'île de Petite-Terre. La semaine prochaine, ils vont aussi les aider à installer des tentes pour tous ceux qui ont perdu leur hébergement", précise Philippe Besson.
En début de semaine prochaine, six autres pompiers de l'urgence internationale viendront les rejoindre pour une mission de quinze jours. "Une relève pourra être envoyée en fonction de l'évolution des besoins sur place", indique Philippe Besson.
Au Paraguay, mais pas au Tibet, ni en Californie
Dans le même temps, une autre équipe de pompiers de l'urgence internationale est actuellement en mission au Paraguay, pays avec lequel les PUI ont un accord de coopération depuis de nombreuses années. Pas de situation d'urgence à gérer pour cette mission, il s'agit cette fois d'une session de formation aux méthodes de sauvetage dispensée aux pompiers volontaires paraguayens, accompagnée d'une donation de matériel.
Le séisme meurtrier intervenu, ce 7 janvier au Tibet ou les incendies qui dévastent actuellement la Californie, sont potentiellement des situations de catastrophe naturelle où les Pompiers de l'urgence internationale sont amenés à intervenir. Mais leur intervention est conditionnée par une demande de l'État concerné. "Des grandes puissances comme les États-Unis ou la Chine ne demanderaient jamais une aide internationale pour intervenir au Tibet ou en Californie. Ce serait un aveu de faiblesse", commente Philippe Besson.
En novembre dernier, les PUI avaient répondu à l'appel à l'aide de l'Espagne, après les inondations dans la province de Valence.