L'enquête se poursuit pour comprendre l'origine du drame survenu au CHU de Limoges le 28 octobre dernier, mais les autopsies n’ont révélé que peu de choses. Une plainte a, par ailleurs, été déposée par la famille du patient de 53 ans décédé dans la chambre où s’est produit l’incendie. On fait le point.
L’autopsie de la victime de 53 ans
L’homme de 53 ans, décédé le 28 octobre 2023, est mort des suites des fumées inhalées : voici le résultat de l’autopsie, confirmé par le parquet de Limoges. Une information peu surprenante puisque la victime se trouvait dans la chambre dans laquelle le feu est parti. Compte tenu de la violence des flammes, il avait été secouru, alors qu’il était « en urgence absolue ». Il avait ensuite été plongé dans un coma artificiel avant de décéder vers midi trente le samedi, avant même son transfert vers le service des grands brûlés du CHU de Bordeaux.
Pas de réponse sur le décès de l’octogénaire
Une autre personne est morte en fin de matinée ce samedi 28 octobre : une femme de 89 ans hospitalisée dans la même aile du CHU, mais pour "un traitement de fin de vie", selon le communiqué du parquet le 29 octobre. Le jour du drame, Françoise Slinger-Cecotti la sous-préfète de Bellac avait annoncé ce décès en précisant : "sans que l'on sache pour le moment si elle a perdu la vie des suites de cet incendie ou d'autre chose".
Malheureusement, l’autopsie pratiquée n’a pas permis d’établir la cause exacte de la mort de cette personne âgée. Le parquet nous confirme que des analyses complémentaires sont nécessaires : toxicologiques et anatomopathologiques. Dans le cas des derniers examens, les résultats ne seront pas disponibles avant un long moment.
Cause de l’incendie
Si de nombreuses hypothèses, notamment celle d’une cigarette, ont circulé les jours suivant le drame, la justice reste, pour l’heure, très prudente et ne valide actuellement aucune de ces théories. L’origine du feu demeure inconnue à ce stade, et aucune hypothèse n'est écartée. Ce que l’on sait, c’est que les services de sécurité ont été surpris par la prise particulièrement rapide du feu. Selon nos informations, que la justice ne nous a pas confirmées, la température dans la chambre aurait atteint 700 à 800 degrés.
Des experts ont été sollicités pour tenter d'établir le scénario qui s'est joué avant le déclenchement des alarmes incendie vers 2 h 30 du matin. Lors de son déplacement le jour du drame, le ministre de la Santé avait affirmé ne pas en connaître les raisons, mais souligné l'âge du bâtiment, datant "des années 1970."
Pour les experts, il s’agira :
- De tenter de définir le point de départ de l’incendie ;
- De déterminer s’il y a eu, ou non, un accélérateur ;
- De proposer des hypothèses qui permettraient d’expliquer la rapidité de la montée en température.
L’enquête se poursuit des chefs d’"homicide involontaire, dégradations involontaires du bien d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ayant entraîné une incapacité de travail d’au moins huit jours". Un motif qui peut déboucher sur la mise en cause d’une ou de plusieurs personnes.
Plainte déposée
Peu de temps après le drame, des membres de la famille du quinquagénaire ont porté plainte contre le Centre Hospitalier Universitaire pour "homicide involontaire et négligence". Les proches mettent en cause la prise en charge, par le CHU, de la victime qui était hospitalisée dans ce service de chirurgie digestive, mais qui souffrait de plusieurs pathologies.
Contactée par téléphone, la direction du CHU nous a fait savoir qu’elle ne communiquerait pas sur ce dossier.