La présidente du Comité paralympique, Marie-Amélie Le Fur, était présente ce vendredi 24 novembre 2023 au stade Beaublanc à Limoges pour le colloque Europa consacré aux politiques publiques du sport. L'occasion pour elle d'insister sur l'idée que le sport et le handicap doivent être abordés de manière transversale dans les politiques publiques.
La présidente du Comité paralympique et sportif français, Marie-Amélie Le Fur, était présente vendredi 24 novembre 2023 au 27e colloque organisé par l'ONG Europa (Entretiens Universitaires Réguliers Pour l'Administration en Europe). L'occasion pour elle de participer aux discussions sur ce thème : "Le sport, miroir de nos sociétés ?". Elle y intervenait sur l'angle de l'inclusion par le sport des personnes en situation de handicap.
En France, le modèle sportif répond-il aux besoins des personnes en situation de handicap ?
Les difficultés des personnes en situation de handicap dans la société se retrouvent dans le sport. On parle de difficultés dans l'accessibilité, dans la mobilité...
Mais ce propos est aussi à nuancer, car le changement est en cours. Il y a une transition dans le modèle social et sociétal. Depuis une quinzaine d’années, il y a une ouverture au parasport. Désormais en France, il y a 43 fédérations membres du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF).
Il est important de le rappeler : le sport est vecteur d’inclusion. C'est un levier individuel de conscience de soi, de confiance en soi, d'autodétermination. Une façon de lutter contre le stéréotype et le préjugé, d'opérer le changement de regard dans la société.
Il faut que les politiques publiques s’ouvrent au sport et au handicap.
Marie-Amélie Le FurPrésidente du Comité paralympique et sportif français
Les jeux paralympiques ont pris une place de plus en plus forte au niveau médiatique. Mais il faut encore arriver à mieux identifier les sportifs paralympiques et entretenir les réseaux de proximité développés dans les territoires. Ça nécessite des impulsions locales et nationales.
Récemment, des démissions ont eu lieu dans le département STAPS de l'université de Limoges face à la vétusté des installations sportives. Les équipements sportifs universitaires sont à la peine en France ?
C'est un constat partagé sur tous les territoires : on manque d’infrastructures sportives. L’Etat s’est attelé à faire un rattrapage. Il y a un investissement fort sur les infrastructures et ça va continuer.
L’équipement sportif doit s'inscrire dans la rénovation, la construction et se trouver à proximité des bassins de vie. C'est un levier essentiel, mais on a besoin de financements considérables.
La flamme paralympique va passer à Limoges pour la première fois, votre réaction ?
Je salue la politique locale. Ça fait sens d'accueillir cette flamme. Lorsque la flamme sera à Limoges, on ne sera plus qu'à quelques jours de la cérémonie d’ouverture. Il y aura une ferveur populaire derrière les jeux paralympiques, il y aura un village olympique, paralympique...
Ça va être un moment de visibilité de ce que les acteurs locaux proposent. C'est pour cela qu'on veut sensibiliser les clubs de proximité et former 3 000 nouveaux clubs pour accueillir les personnes en situation de handicap.
En Limousin, il y a déjà des clubs qui accueillent et sont référencés dans l’accueil de personnes en situation de handicap, mais on a besoin de faire grandir.
Réussir l’inclusion par le sport des personnes en situation de handicap ce n'est pas que financier.
Il y a une nécessité de comprendre les vrais besoins et les changements à opérer et la manière dont on l’intègre de manière efficiente dans les politiques publiques. Il faut créer un réseau d’acteur.
Marie-Amélie Le FurPrésidente du Comité paralympique et sportif français
Animer une sorte de communauté 360°, autour des parasports, ne nécessite pas que des moyens, mais des acteurs en coordination.
Je suis convaincue que le sport peut permettre de sortir de l'isolement, notamment dans les territoires ruraux, mais il faut aussi travailler sur la mobilité et permettre de sortir de l’isolement social. Les personnes qui sont en établissement ou en institut peuvent aussi finalement avoir ce temps sportif en milieu ordinaire pour vivre l’inclusion.