Devant la presse locale, le député européen socialiste a dressé vendredi 21 octobre un tableau bien sombre de l'état de l'Union Européenne.
Il a également indiqué que la ligne LGV Limoges/Poitiers ne pourait pas recevoir d'argent européen tant qu'un nouveau projet ne serait pas présenté.
L'Europe n'a pas de budget suffisant, elle est confrontée à la montée des extrêmes droites à l'Est, à l'égoïsme des états membres au Conseil et à la bureaucratie à la Commission.
Faute de réforme profonde, l'ancien président de l'ancienne région Limousin craint le pire.
Il milite désormais ouvertement pour une Europe à géométrie variable avec un "noyau dur" autour des pays de la zone euro.
je n'exclue plus de ne pas voter le prochain budget européen
Aujourd'hui, bridé par les états membres au sein du Conseil, le budget de l'Europe représente moins de 1% de la richesse de l'Union et étrangle toute tentative de politique communautaire ambitieuse.
L'eurodéputé socialiste souhaite une position dure face à la Grande-Bretagne, pour servir d'exemple, dans les négociations sur le Brexit. Pas question d'accepter une libre circulation des capitaux si le principe de la libre circulation des personnes est bafoué.
Après le départ de la Grande-Bretagne il faudra aussi accélérer la mise en place d'une défense européenne, la France ne pouvant pas supporter seule les dépenses militaires de tout le continent.
Jean-Paul Denanot réclame en revanche de la mansuétude envers la Grèce pour le remboursement de sa dette, compte tenu de la charge qu'elle doit supporter en accueillant des milliers de réfugiés.
les négociations sur la PAC de l'après 2020 conditionneront la survie des territoires ruraux
L'eurodéputé socialiste commence à réféléchir à la future PAC, celle de l'après 2020.
L'enjeu est de taille : le choix entre deux modèles agricoles avec à la clé un risque de disparition du monde rural comme on le conçoit dans des régions comme le Limousin.
Jean-Paul Denanot en profite pour exprimer ses craintes après l'accord commercial passé entre l'Union Européenne et l'Afrique Australe : il s'est abstenu lors du vote car les éleveurs limousins risquent désormais de subir la concurrence de la viande sud-africaine.
Il va également monter au créneau pour défendre un "Erasmus de l'aprentissage". L'expérience devait permettre aux jeunes aprentis de circuler facilement en Europe mais elle est bloquée par la Commission Européenne.
peut-être un nouveau tracé pour la LGV Limoges-Poitiers
Enfin, concernant le projet de LGV Limoges-Poitiers, il estime qu'il faudra désormais un nouveau projet et une nouvelle déclaration d'utilité publique pour que le dossier puisse bénéficier d'un coup de pouce financier européen.
En l'état actuel il n'est éligible ni au plan Junker, ni au réseau global des transports européens.
Et pour mettre de l'eau à son moulin, Jean-Paul Denanot évoque une nouvelle étude et un nouveau traçé qui ne se racorderait plus au TGV Atlantique à Poitiers mais plus au sud, aux environs de Ruffec.