Un mois après les faits, trois prévenus étaient renvoyés devant le tribunal correctionnel pour être jugés ce jeudi 4 mai. Deux blessés par balles, des circonstances non élucidées, des préjudices non évalués... après quatre heures d'audience, le tribunal a renvoyé tout le monde devant le juge d'instruction pour complément d'enquête.
C’est l’histoire d’une fin de soirée arrosée. Au petit matin, vers six heures, le 2 avril dernier, à la sortie de la boîte de nuit « le Ponctuel », Michaël N. aurait dérobé des bijoux et une montre à Pierre A.
Altercation, les deux hommes se battent… une scène de six minutes filmée par la vidéosurveillance de la boîte de nuit. La vidéo est projetée dans la salle d’audience.
On voit clairement mon client se faire agresser violemment. Il explique l’utilisation de l’arme qu’il détient dans son véhicule par la peur ressentie et sa volonté de récupérer ce qui lui a été dérobé
Marie-Sophie Gouaud, Avocate du prévenu Pierre A.
Mais pour la suite, beaucoup plus de mystères. Il ressort des débats devant le tribunal qu’à son arrivée près de son véhicule, Pierre A. se serait saisi d’une arme et aurait tiré, touchant Michaël N. à cinq reprises. Ce dernier aurait tiré aussi à son tour, blessant Pierre A. par deux fois. Les coups de feu auraient été tirés, à priori avec la même arme, un pistolet automatique 7.65, une arme qui n’a toujours pas été retrouvée.
Âgés d’une trentaine d’années, les deux hommes ont été conduits au CHU de Limoges
Des circonstances floues
Au-delà du vol, le mobile semble autre. Les deux protagonistes ne veulent pas en dire plus, tout comme Giovanni V., complice présumé du vol des bijoux.
La difficulté dans ce dossier c’est qu’il y a une volonté d’aller très vite, d’apporter une réponse pénale rapide à des violences avec arme, donc au détriment des vérifications complémentaires et d’une évaluation des conséquences à l’égard de mon client, notamment si une infirmité va suivre.
Julia Bénaïm, avocate de Michaël N., prévenu
Pour les faits qui leur sont reprochés, le procureur de la république a requis trois ans de prison ferme pour Pierre A. et Michaël N., ainsi que six mois de prison sous surveillance électronique pour Giovanni V.
Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a renvoyé l’affaire pour complément d’enquête devant un Juge d’instruction. Le Parquet s’était dans un premier temps opposé à la demande de ces vérifications complémentaires.
Récit : Isabelle Rio avec Emmanuel Denanot.