Sur France 3 Limousin, la chronique Instants d’avant est l’occasion d’évoquer une part de l’histoire de Haute-Vienne, Creuse et Corrèze. Martial Codet-Boisse revisite les faits grâce à l’abondante documentation de la photothèque Paul-Colmar, pour raviver les souvenirs. Aujourd'hui, la discrète place Alfred-Fournier, qui porte le nom d'un bienfaiteur limougeaud !
Aujourd'hui réduite à un petit triangle jouxtant la vaste place de la République de Limoges, on passe devant la place Alfred-Fournier sans y faire attention.
La modeste esplanade a porté maints noms à travers les époques. Place Notre-Dame-des-arbres puis place Saint-Martial, elle a été baptisée du nom d'Alfred Fournier, rentier et propriétaires de biens immobiliers. Décédé en 1883, le riche Limougeaud a légué sa fortune à la municipalité pour offrir un nouvel hôtel de ville à Limoges. L'héritage s'élevait à l'époque à un million de francs or !
Au centre de la place figurait autrefois la statue d'un enfant saignant un cygne, évocation d'un combat qui opposa Asclépios, dieu grec de la médecine, à une oie qui l'attaquait.
La place était d'ailleurs surnommée jusqu'à l'Occupation "la place du cygne" par les Limougeauds.
À gauche, la place au tout début du XXe siècle, à droite en 2022.
Cette statue fut déboulonnée en 1942, puis fondue. En lieu et place, on érige une effigie de Jeanne d'Arc, œuvre d'un royaliste membre de l'Action française. De nombreux commerces entourent alors la place, librairies, pâtisseries, restaurants, bientôt remplacés par une banque dans laquelle les nazis pillèrent des lingots d'or à la Libération. Un trésor jamais retrouvé...
La place en 1942 à gauche, et la même en 2016, avant sa rénovation en 2022.
Après sa rénovation en 2022, la statue de Jeanne d'Arc a disparu de la place Fournier. Disparue ? Eh non : elle semble avoir marché quelques mètres pour se poster en contrebas, à l'entrée de la rue de la Porte Tourny, redevenue piétonne.