L'ONG internationale, dont le siège est à Limoges, vient d'être reconnue association d'utilité publique par le ministère de l'Intérieur et le Conseil d'Etat. Ce statut donne accès à des donations et des legs. Une nouvelle reconnaissance officielle après celle de l'ONU en 2010, et peut-être bientôt celle de l'OMS.
C'est l'aboutissement d'une démarche entamée il y a plusieurs années, et un peu retardée par la crise du Covid. Mais ça y est, le décret vient de paraître au Journal Officiel : l'association des Pompiers de l'Urgence Internationale (PUI) est officiellement reconnue d'utilité publique.
C'est une grande satisfaction, car c'est avant tout une reconnaissance supplémentaire de la qualité de notre travail. Cela peut donner confiance aux futurs donateurs, aux particuliers, aux administrations...
Philippe BessonPrésident des PUI
Un parcours complexe
Obtenir la reconnaissance d'utilité publique n'est pas une mince affaire. "Ça prend du temps. Il a fallu modifier nos statuts pour qu'ils correspondent à ceux demandés par le conseil d'Etat, mettre à jour notre règlement intérieur, transmettre nos comptes...", énumère Philippe Besson.
Pour postuler au statut d'ARUP (Association Reconnue d'Utilité Publique), il faut remplir plusieurs conditions :
- Être d'intérêt général
- Avoir une influence et un rayonnement qui dépasse le cadre local
- Avoir un nombre minimum d'adhérents (au moins 200)
- Avoir au moins 3 ans de pratique
- Avoir un fonctionnement démocratique et une gestion désintéressée
- Avoir une solidité financière sérieuse (c'est-à-dire un montant minimum de ressources annuelles de 46 000 €, un montant de subventions publiques inférieur à la moitié du budget et des résultats positifs au cours des 3 derniers exercices)
Avec 260 membres, et des résultats positifs lors des trois derniers exercices grâce à de nouveaux financements européens, les PUI remplissent enfin, mais depuis peu, toutes ces conditions.
De nouveaux avantages
Le statut d'ARUP permet de recevoir des donations et des legs (biens donnés de son vivant ou par testament), en plus des dons dont peut bénéficier toute association.
Pour les PUI, la reconnaissance d'utilité publique aura un autre avantage, plus spécifique : "On aura accès aux médicaments de la pharmacie humanitaire internationale. Avant, il fallait tout payer", précise Philippe Besson.
Pour conserver cette reconnaissance, l'ONG devra respecter certaines règles : déclarer tous les changements au sein de son administration, l'acquisition de bien immobiliers, transmettre chaque année ses comptes, bilans financiers et moraux au ministère de l'Intérieur et à sa préfecture de rattachement.
Pour les PUI, le jeu en vaut la chandelle. Créée en 2004, l'ONG s'est toujours engagée dans une démarche de reconnaissance de qualité. En 2010, elle obtient la classification par l’ONU pour ses opérations humanitaires et de secours à l’international, agrément renouvelé depuis tous les 5 ans.
Elle travaille aujourd'hui pour obtenir la reconnaissance de l'OMS (organisation mondiale de la santé) pour son équipe médicale, qui doit prouver sa capacité à mettre en place un hôpital de campagne en urgence. Les PUI espèrent obtenir cette nouvelle reconnaissance internationale courant 2024.
Les ARUP en Limousin
Selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur datant d'avril 2023, il existe 1 843 associations reconnues d'utilité publiques en France.
Les trois préfectures de l'ex-Limousin nous ont confirmé la liste des associations concernées dans nos trois départements :
En Haute-Vienne :
- Association pour la promotion des aveugles et autres handicapés (Apsah)
- Association générale des étudiants de Limoges
- Société archéologique et historique du Limousin
En Corrèze :
- Société scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze (Brive)
- Société Historique et Régionaliste du Bas-Limousin (Tulle)
- Union Départementale des Associations Familiales (Tulle)
- Providence de Brive-la-Gaillarde
Il n'y en a pas en Creuse. Mais il faut néanmoins rajouter à cette liste les antennes locales des associations nationales reconnues d'utilité publiques, comme les Restos du Cœur, le Secours Populaire, l'ADAPEI ou encore l'APAJH.