Une première dans le Limousin. La communauté de communes de Noblat devient labellisée "territoire zéro chômeur longue durée." Cela lui permettra d'expérimenter ce dispositif d'aide pour réinsérer dans la vie active des personnes éloignées du marché du travail.
C'est une première dans le Limousin. La communauté de communes de Noblat devient labellisée "territoire zéro chômeur longue durée". Un dispositif pour lutter contre le chômage de longue durée, lancé par l'association Territoires zéro chômeur de longue durée, qui regroupe Agir tous pour la dignité, Emmaüs ou encore le Secours catholique.
À Saint-Léonard-de-Noblat, c'est une victoire pour les associations, les élus et les chômeurs qui appuient le projet depuis 2019.
Proposer tout de suite un CDI rémunéré au SMIC
L'objectif est d'insérer des personnes très éloignées de la vie active sur le marché du travail. Un CDI rémunéré au SMIC leur est proposé tout de suite, à temps choisi, dans le domaine qu'ils souhaitent, avec une perspective de formation et d'évolution. Mais pas dans n'importe quelle entreprise : les entreprises solidaires dites à but d'emploi (EBE).
Selon les estimations de l’État, une personne demandeuse d'emploi coûte 18 000 euros par an. L’expérimentation de ce projet vise donc à rediriger ces fonds publics vers les EBE.
Estelle Delmont, adjointe au maire en charge de la coordination des associations, a créé l'association "Noblatout" en 2022. Il n'y a pour l'instant que des bénévoles, mais d'ici à mars 2024, l'entreprise solidaire devrait ouvrir et accueillir ses premiers salariés.
Noblatout, l'entreprise solidaire qui ouvrira début 2024
"L'intérêt aujourd'hui est de pouvoir leur proposer une activité qu'ils auront choisie et qui leur conviendra selon leurs compétences et appétences. Ces aides de l'État, qui nous permettront d'embaucher ces personnes, sont celles de la redistribution du coût du chômage, ces 18 000 euros donc", précise-t-elle.
Dès que Noblatout aura commencé son activité, des prestations de services seront proposées aux particuliers, aux organismes publics et aux sociétés privées. Une dizaine de volontaires a rejoint ce dispositif de retour à l’emploi, comme Myriam Oudin, sans emploi depuis deux ans et future salariée de "Noblatout" : "Je me sens libre et utile et c'est ça que j'attends d'une entreprise. L'entreprise à but d'emploi m'offre ça et aucune autre pour laquelle j'ai pu travailler ne m'a donné cette sensation."
Créer 150 emplois d'ici à 5 ans
Pour cette bénévole retraitée qui a choisi de s'investir dans cette association, "l'EBE permet de proposer un emploi à des personnes privées durablement de travail, car elles ont, pour la plupart, des problèmes de santé et elles ne peuvent pas tenir un poste complet dans une entreprise. C'est bien que ces personnes soient valorisées, elles peuvent reprendre confiance en elles et se sentir utiles", estime Marie Rompen.
Selon le maire de Saint-Léonard-de-Noblat (PS), Alain Darbon, 50 emplois devraient être créés d'ici à trois ans et 150 d'ici à cinq ans. Ce dispositif, financé par l’Etat à 95% et complété par le département, est expérimenté dans soixante territoires en France.