"On est un tremplin pour eux." Le restaurant de La Ribière, une chance pour les travailleurs en situation de handicap

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Être formé pour ensuite être inséré dans le marché de l'emploi, c'est tout l'intérêt de ce restaurant, géré par des travailleurs en situation de handicap. ©Eléa Tymen

À Limoges, l'ESAT La Ribière emploie 113 travailleurs en situation de handicap. Parmi eux, les cuisiniers du restaurant de l'établissement, qui peuvent produire jusqu'à 1 500 repas chaque midi. Un travail bénéfique pour retrouver confiance en soi et sociabilité, mais aussi un moyen pour mieux intégrer le marché de l'emploi.

En apparence, c’est une cantine qui ressemble à n’importe quelle autre. Elle présente néanmoins une spécificité : elle est entièrement gérée par des travailleurs handicapés.

"Ils sont tous charmants et gentils, l'accueil est excellent et la nourriture est très bonne, elle change tous les jours. Je suis accueilli comme à la maison", témoigne tout sourire Pierre-Marie Vergnole, un habitué qui déjeune ici depuis plus d'un an.

Ce restaurant, c'est celui de l'Établissement et service d'aide par le travail (ESAT) de La Ribière, au sud de Limoges. Derrière les fourneaux, une équipe de 50 personnes en situation de handicap se démène pour servir et livrer chaque jour, au maximum, 1 500 repas.

"Cela fonctionne comme un self. Les cuisiniers font la préparation chaude et froide le matin et à partir de 11h, on prépare le self où les travailleurs de l'établissement viennent manger. Une autre partie des plats est livrée dans la matinée. Ceux qui travaillent au restaurant sont des personnes en situation de handicap, en particulier des handicaps psychiques", explique Romain Liobet, moniteur d’atelier.

Un travail bénéfique pour retrouver confiance et sociabilité

Un travail bénéfique pour ceux qui ont longtemps été coupés du marché de l'emploi, comme Pierre Boucheron. "Avant, je travaillais dans le bâtiment, mais j'ai arrêté. J'ai passé dix ans sans travailler. Là, ça m’aide à me lever le matin, ça m’apporte de la sociabilité, à être avec les autres, parce qu'avant, je restais chez moi."

Retrouver un lieu de travail, des horaires, des collègues, mais aussi des revenus. "Moi, j'ai un enfant à charge et du coup, on se dit qu’on ne se lève pas pour rien, on sait qu’on a une paye à la fin et ça fait plaisir", souligne Manu Jouanneaud, un autre employé.

"Notre but est qu'ils soient adaptés à la vie active"

Un moyen aussi de redonner confiance et estime de soi aux travailleurs. "En tant que moniteur, [...] on va être un soutien pour eux pendant la production ou même dans leur vie. L'objectif final est de les faire sortir de l'établissement, on est vraiment un tremplin. Notre but est de tout faire pour qu'ils soient adaptés à la vie active", affirme Romain Liobet.

Pour se préparer à l’après, certains sont très vite responsabilisés. "On part livrer dans trois foyers, on doit charger le camion”, précise Maud De Sousa. Ces repas sont livrés directement dans un foyer d’adultes en situation de handicap. Une mission que Maud, Cedrig et Juan réalisent en totale autonomie. "Moi, j'aime bien aider les gens. Je voudrais en faire mon métier. J'espère que ça va être réalisé, mais je pense que oui", confie Maud.

Chaque année, en moyenne, deux travailleurs quittent l’établissement pour aller travailler dans une autre entreprise.

Avec Lisa Gamonet

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