Après Lyon et Rennes, c'est Limoges qui accueille ce mercredi 14 avril 2021 une manifestation à l'initiative de la Confédération Paysanne. Le syndicat se mobilise pour une politique agricole commune qui encourage un modèle agricole à taille humaine.
La mobilisation à l'appel de la Confédération Paysanne a ce mercredi 14 avril 2021 rassemblé plus de 350 personnes devant l'immeuble du Pastel à Limoges. Un cortège qui a ensuite rejoint le quartier des Casseaux dans le but de bloquer l'entrée de l'autoroute. Les manifestants y ont finalement renoncé ne souhaitant pas passer en force le barrage de la police. Ils se sont dispersés dans le calme peu avant 18 heures.
C'est pour un retour aux sources que milite la Confédération Paysanne. Un modèle agricole favorisant les petites exploitations, loin de l'industrialisation de l'agro-alimentaire.
Le syndicat regroupe des petits exploitants, son crédo est un retour à une "agriculture paysanne". Cela implique des petites structures afin de permettre à d'autres de s'installer. Pas d'industrialisation de la production et un respect de l'environnement. Pour cela, il faut que chacun puisse tirer un revenu convenable de son travail bien évidemment.
Combien de suicides faut-il attendre pour que nos dirigeants prennent en considération cet élevage là. Cela fait des mois que l'on se bat avec les autres syndicats pour un revenu décent.
Or aujourd'hui, les négociations autour de la politique agricole commune, qui doit être appliquée dès 2023, inquiètent ces petits exploitants. Ils craignent qu'elle favorise plutôt les grosses exploitations. Et c'est maintenant, pendant les négociations, que chacun se fait entendre.
Chaque syndicat revendique des aides qui favoriseraient le modèle agricole qu'il défend. Cela a été le cas à plusieurs reprises ces dernière semaines de la part de la FNSEA ou des Jeunes Agriculteurs, deux autres syndicats agricoles, aux lignes directrices bien différentes de celles de la Confédération Paysanne. En revanche tous s'entendent pour obtenir un revenu décent de leur travail.
Regardez ce reportage, il a été réalisé en 2019, il nous montre l'interet de la PAC pour les petits exploitants et les dangers d'une nouvelle PAC qui les desservirait :
Le syndicat milite aussi pour une PAC qui s'implique concrètement dans la lutte contre le réchauffement climatique. Un enjeu qui va de paire avec une désindustrialisation du secteur. Plusieurs petites exploitations générent moins de pollution qu'une ferme usine ou un élevage intensif.
Si on continue à donner des subventions aux volumes, aux hectares, on donne le signal aux paysans qu'il faut continuer à s'agrandir, à produire plus, avec tous les dégâts sociaux et environnementaux que cela induit.
Selon la confédération paysanne deux tiers des paysans ont disparus en trente ans, la production n'a pas diminué en revanche. C'est pourquoi ils militent pour de petites exploitations, plus nombreuses, comme l'explique Nicolas Girod le porte-parole national de la Confédération paysanne : "c'est comme ça, avec des actifs nombreux sur les fermes que l'ont réussira à faire la transition écologique, à faire une agriculture moins néfaste au climat, qui arrive a remettre en place la relocalisation et la souveraineté alimentaire dont on nous rebat les oreilles depuis le début de la crise sanitaire mais que personne ne cherche à mettre en place."
Les propositions mises sur la table par la Commission européenne pour la prochaine PAC ont globalement été validées fin octobre 2020 par le Conseil des ministres des 27, puis par le Parlement européen. Elle devrait s'appliquer dès 2023 et jusqu'en 2027.