Vague de chaleur en ce début de semaine en Limousin et pas de pluie depuis un moment. Après un hiver déjà sec, le manque de précipitations et le niveau bas des cours d'eau ont de quoi inquiéter les maraîchers.
Installé aux Cars, dans le sud de la Haute-Vienne, Julien Roujolle, maraîcher, a l'œil rivé sur les prévisions de météo.
Car le mois de mai est une période cruciale pour la culture de légumes et de fruits. "Pour l'instant, on s'en sort' dit-il. Côté mercure, la chaleur du moment est propice mais il faut arroser bien plus que prévu.
"Tant qu'on a de l'eau, tout va bien mais les ressources sont faibles car on a eu peu d'eau cet hiver" précise l'agriculteur.
La météo, c'est une charge mentale pour le paysan.
Julien Roujolle, maraîcher
Après un hiver très sec, le printemps s'amorce avec des températures quasi estivales, au moins six degrés au dessus des normes de saison ces jours-ci. Ses ressources en eau, déjà faibles, risquent d'être totalement épuisées d'ici le début de l'été.
Baisse des débits d'eau
Avec les variations de températures constatées, l'exceptionnel est en fait en train de devenir la norme.
Le dérèglement climatique et ses conséquences est observé depuis plusieurs décennies par tous les spécialistes, notamment ceux de l'eau comme en témoigne Stéphane Loriot, directeur de l'Etablissement public du bassin de la Vienne.
"On s'inscrit dans une tendance de fond. Sur les trente dernières années, on a une baisse de débit des cours d'eau de 30 % pour la période estivale. Les projections amènent des baisses du même niveau à l'horizon de 2050. Il y a un enjeu à préserver la ressource en eau" dit-il.
Aucune des trois préfectures du Limousin n'a encore pris d'arrêté de vigilance ou de restriction. A Limoges, le premier comité sécheresse de l'année doit se réunir dans une semaine.