Le Congrès International Limousin, vitrine de la race limousine dans le monde, n’aura finalement pas lieu

L’annulation du Congrès International Limousin en France est une immense déception pour ses organisateurs et les éleveurs. Depuis 50 ans, le CIL permet de faire la promotion d’une race appréciée dans le monde entier, en témoignent les ventes qui résistent bien malgré la crise sanitaire.

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Ils y ont cru jusqu’au bout. L'édition 2020 avait déjà reportée à l'automne 2021, mais face à l’incertitude qui pèse sur les prochains mois, le Comité d’organisation a pris la lourde décision d’annuler purement et simplement le prochain Congrès International Limousin (CIL), qui devait se dérouler en septembre 2021 dans plusieurs villes de France, dont Limoges. 

"Le congrès international permet de montrer à des représentants d’une vingtaine de pays dans le monde qu’on n’est pas seulement le berceau de la Limousine, mais aussi celui qui se pose le plus de questions pour améliorer la race, l’adapter au marché, à son terroir, afin qu’elle soit rentable pour son éleveur, et toujours plus appréciée du consommateur" confie, amer, Olivier Rambert, responsable commercial et des exports au pôle de Lanaud.

Plus qu’un événement commercial, le congrès est une formidable vitrine pour faire la promotion de la Limousine auprès de centaines d’éleveurs étrangers. "C’est aussi un lieu d’échanges sur les dernières avancées techniques en matière de reproduction, comme la génomique, car on avance bien sur ce sujet" pointe Jean-Marc Alibert, président du Comité d’organisation. Mais de l’aveu même de son organisateur, l’annulation du congrès n’aura que peu d’incidence sur l’avenir de la filière, qui depuis un an a su prendre en compte les contraintes liées à la pandémie pour se transformer.

Au pôle de Lanaud, les enchères résistent bien à la crise sanitaire

"Il a fallu que l’on s’adapte rapidement, dès le mois de juin 2020". Une application de vente en ligne est développée en un temps record par le service informatique du pôle de Lanaud. "On filme nos taureaux dans le ring, et cet outil permet à des éleveurs d’enchérir en un clic sur les taureaux, sans avoir besoin de se déplacer",  explique Olivier Rambert. Résultat : le prix de vente des mâles reproducteurs n’a baissé que de 10 à 15% l’an dernier par rapport à 2019, et le même nombre de taureaux a été vendu. Pour les femelles, les dégâts sont plus considérables, avec un recul de l’ordre de 30%. La fermeture des restaurants pèse inévitablement sur l’élevage bovin.

Les professionnels espèrent donc un retour à la normale le plus rapidement possible. "Acheter un super taureau à l’aveugle, ou vingt génisses avec un bon pedigree, c’est compliqué. On envoie des photos et des vidéos sur WhatsApp, mais ça n’est pas pareil",déplore Olivier Rambert."C’est un métier de contact. On travaille 70% du temps à l’étranger, dans une vingtaine de pays. Évidemment cette crise empêche de recevoir nos clients, de visiter des exploitations, de faire des salons, etc."

►VIDÉO :  En mai 2020, préparation de la première vente aux enchères virtuelles au Pôle de Lanaud.  Reportage de Cécile Descubes et Frédérique Bordes avec Olivier Rambert, chef de service Interlim et Gilles Lequeux, agent commercial Interlim


Une filière internationale difficile à chiffrer

On peut difficilement faire une estimation du cheptel global de vaches limousines. Les Etats-Unis et le Canada, par exemple, affirment posséder un million d’animaux "de sang limousin". Mais "la réalité est plus compliquée" selon Bernard Roux, président du Congrès mondial de la race limousine, car là-bas, la Limousine peut être noire et sans corne, ce qui la rapproche davantage de l’Angus. 

Les dernières tentatives d’implantation de la race limousine se sont soldées par des échecs.

"La Russie, on a essayé, mais c’est compliqué, pour des raisons de climat et de savoir-faire des éleveurs. Il faut quand même un minimum de savoir- faire pour élever les vaches. Les Russes ne l’ont plus depuis la fin de l’URSS" poursuit Bernard Roux. Sans parler du contexte diplomatique tendu entre la France et la Russie, et l’embargo alimentaire qui englobe les animaux d’élevage.

En revanche, la dynamique est beaucoup plus positive sur le sol européen. Depuis son adhésion à l’UE, la Pologne est par exemple devenue l’un des plus gros importateurs de Limousine, aux côtés de l’Italie et de l’Angleterre. Des pays qui seront de probables étapes du "Tour International CNL 2021", mis en place pour compenser l’annulation du congrès et qui mêlera concours, échanges entre professionnels et visites d’élevages locaux.

 

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