La visite de la plateforme menacée de fermeture par le groupe Cofel a suscité un petit espoir de sauver quelques emplois parmi la centaine de salariés d'Easydis à Limoges. De son côté le fabriquant de literie se montre très prudent. Une nouvelle table ronde réunissant élus, salariés et direction d'Easydis a eu lieu ce 12 juillet en préfecture.
"Si Cofel nous dit qu'ils prennent dix ou quinze caristes, on aura au moins sauvé dix ou quinze personnes. On n'est pas dans une position où on peut espérer mieux", reconnaît Cheikh Ould Mohamed, délégué syndical de l'UNSA chez Easydis joint ce jeudi par téléphone.
La visite de leur entrepôt par des représentants de l'entreprise de literie Cofel, les 3 et 5 juillet derniers, a fait renaître un petit espoir chez la centaine de salariés du centre logistique Easydis, situé en zone industrielle nord de Limoges. Un site menacé de fermeture depuis le démantèlement et la vente du groupe Casino auquel il appartient.
"On sait que Cofel ne souhaite pas reprendre les cent salariés, poursuit le délégué syndical. On sait qu'ils ont besoin d'espace, et la taille de notre entrepôt, 59 000m2, correspond à ce qu'ils recherchent. Mais on nous a dit aussi qu'ils pourraient avoir besoin de caristes, et d'agents de maintenance".
Une "simple visite"
Du côté du groupe Cofel, la visite des entrepôts d'Easydis est confirmée, mais ça ne va pas plus loin : "Pour l'instant, c'était une simple visite. On cherche des surfaces additionnelles parce qu'on a des besoins en logistique, mais c'est vraiment une recherche de locaux, et on en voit d'autres d'ailleurs", nous a expliqué la directrice de communication du groupe, Yolanda Fraga.
Il n'est pas du tout question de faire une reprise d'Easydis. Ni de l'activité, ni des emplois.
Yolanda Fragadirectrice de communication du groupe Cofel
Leader de la literie en France, le groupe Cofel est né en 2003 du rapprochement de plusieurs acteurs européens de ce secteur. Il fabrique et commercialise les marques Mérinos et Epéda et compte quatre sites de production en France.
Celui de Limoges emploie 200 salariés et produit près de 250.000 matelas et 100.000 sommiers. Il existe depuis 1956. "Cette usine de Limoges n'est plus du tout adaptée. On a pour projet de construire une nouvelle usine ici depuis plusieurs années. On est à la recherche d'un site autour de Limoges. Ce projet devrait voir le jour d'ici 3 à 5 ans. Entre-temps, on a besoin de locaux additionnels", précise la directrice de communication du groupe.
Une table ronde autour de l'avenir d'Easydis
Ce vendredi 12 juillet, une nouvelle réunion a eu lieu en préfecture pour aborder l'avenir de la centaine de salariés d'Easydis. Autour de la table, étaient réunis les représentants du personnel et de la direction de la plateforme limougeaude, le préfet de la Haute-Vienne, le maire de Limoges, les présidents de la métropole et du département, la vice-présidente de la région Andréa Brouille, ainsi que les députés et sénateurs de la Haute-Vienne.
De cette réunion, les salariés n'espéraient guère l"apparition d'un repreneur providentiel, mais ils attendaient des éclaircissements, sur le projet Cofel notamment : "Il y a plein de zones d'ombre qu'on souhaite éclaircir demain, nous confiait Cheikh Ould Mohamed la veille de cette table ronde. Et on espère aussi qu'ils auront des propositions pour permettre aux salariés de retrouver un emploi".
Si jamais un repreneur se manifestait on serait très content. Néanmoins on ne peut pas se priver de l'hypothèse qu'il n'y ait personne qui se manifeste.
Didier Marionreprésentant de l'intersyndicale des salariés d'Easydis
À l’issue de cette réunion, le représentant de l'intersyndicale des salariés d'Easydis Didier Marion reste prudent concernant le projet Cofel : "Il y a un frein, Cofel aimerait bien être propriétaire du site mais le propriétaire actuel n'est pas vendeur".
Quant à la possibilité d'un repreneur pour l'activité de la plateforme, Didier Marion est tout aussi prudent : "Monsieur le préfet est toujours en recherche d'une solution de reprise totale du site. Si jamais un repreneur se manifestait on serait très content. Néanmoins on ne peut pas non plus se priver de l'hypothèse qu'il n'y ait personne qui se manifeste."
Le reportage de Franck Petit et Margaux Blanloeil
De son côté, le groupe Cofel devrait confirmer ou infirmer son intérêt pour l'entrepôt dans le courant du mois de juillet.
Pour rappel, les syndicats ont annoncé en avril dernier que le centre logistique Easydis de Limoges devrait mettre la clef sous la porte d'ici à septembre 2024. Une information qui fait suite au démantèlement et à la vente du groupe Casino. Une centaine de salariés pourraient perdre leur emploi. La direction du groupe, de son côté, refuse de parler de fermeture et précise qu'elle travaille "sur différentes pistes qui permettraient à nos sites de travailler pour d’autres acteurs."